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Mukimono & Gaku

Petits et grands, vous savez qu’il ne faut pas jouer avec la nourriture. A la vue du travail de l’artiste Gaku, permettez-moi de douter de ce principe d’éducation ! Vous aussi, allez-vous trouver que ce n’est peut-être pas une mauvaise chose ?

Gaku est un artiste excellant dans le mukimono. Littéralement « chose épluchée », il s’agit d’un art traditionnel originaire du Japon qui s’est, ensuite, propagé en Thaïlande. Autrement dit, le mukimono est l’art de sculpter des fruits et des légumes. On date ses premières formes d’apparition au seizième siècle. A cette époque, la nourriture est servie dans des poteries d’argile non émaillées. L’assiette est recouverte d’une feuille afin d’y déposer la nourriture. Les chefs cuisiniers de la famille royale ont remarqué que le découpage ou le pliage de cette feuille rendait la présentation plus esthétique et attrayante. Aujourd’hui, c’est un art ancestral dans ces deux pays. Tout jeune chef doit suivre une formation de mukimono car la sculpture végétale est courante dans les restaurants asiatiques.

Originaire de Kobe, au sud du Japon, Gaku a commencé à sculpter des végétaux il y a trois ans et a rapidement publié son travail sur Instagram. L’engouement de la presse et des internautes ne s’est pas fait attendre. Les végétaux font naître des idées dans l’esprit créatif du jeune artiste. Couleurs pales ou flamboyantes, textures moelleuses, douces, rugueuses ou irrégulières, il faut dire que la nature fait bien son travail. Bon nombre d’artistes se sont testés aux natures mortes. Pour Gaku, le végétal est sa toile et le couteau, son pinceau. Il taille avec des petits outils et beaucoup de minutie, fruits et légumes qui se transforment en sculptures surprenantes. Les fruits et les légumes sont beaux, Gaku les sublime.

En plus d’être talentueux, il se distingue par les références à la culture nippone qu’il intègre dans ses œuvres. Son travail est influencé par les tissus japonais, les vêtements de guerriers, les motifs tissés sans oublier les mangas, cet art plus moderne.

Rapidité et précision sont ses maîtres-mots. Les fruits s’oxydent rapidement, ce qui leur donne une couleur moins appétissante. Pour lui laisser un peu plus de temps, il imbibe les fruits d’eau et de jus de citron. Rassurez vous, ses œuvres ne sont pas jetées ! Après les avoir immortalisées et partagées sur les réseaux sociaux, il les mange. L’aliment reprend alors sa place première.

Mettez-vous au Mukimono ! Il est plus facile de faire manger à nos enfants difficiles, une ratatouille qui ressemble aux personnages de Dragon Ball Z.

Alors, tous à vos outils !

Pour plus de couleurs et de beauté, visitez son Instagram : gakugakugakugakugaku1

 

Laura Bonnieu (France – Canada)

 

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