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Sous la Tonnelle avec le musicien haïtien Daniel Bellegarde

/Parlez-nous de vous en des termes autres que ceux que nous pourrions lire sur votre site ! Et avant de parler musique, pourriez-vous nous dire aussi quel est votre premier souvenir musicalement parlant car nous souhaiterions savoir ce qui a pu déclencher cette passion …

À l’âge de 14 ans, mon cousin claviériste d’Haïti, Dédy Bellegarde est en tournée avec le groupe Les Ambassadeurs d’Haiti et décide alors de faire un petit arrêt pour voir mes parents à Montréal. En discutant avec lui, je lui demande quelques rudiments sur le tambour que j’avais à la maison. Le déclic est alors apparu ! Plus tard, à mes 18 ans, je fais une rencontre déterminante avec le malien Yaya Diallo (joueur de djembé et de balafon) qui me prend sous son aile afin de jouer dans son groupe. Des voyages en Afrique et au Brésil pour me perfectionner ainsi que plusieurs belles rencontres se succèdent. J’ai travaillé, par la suite, avec Ibrahima Guèye et Michel Séguin et par l’intermédiaire d’une amie, je fais la connaissance avec la chanteuse belgo-brésilienne Nico Béki avec qui nous participons à une multitude de festivals. Lors d’un concert, je croise le batteur franco-guadeloupéen Jean-François Fabiano qui me propose d’accompagner le légendaire Robert Charlebois durant trois ans. À partir de ce moment, j’ai été très sollicité : tournages avec Émeline Michel d’Haiti, Lilison de Guinée Bissau, Said Mesnaoui du Maroc, Paulo Ramos et Bia du Brésil et bien d’autres encore. Cela a été très formateur et m’a permis de faire une saison de télévision avec l’orchestre maison pour l’émission Studio TV5 avec le musicien-animateur Michel Rivard. Et plus tard, je suis parti avec le Cirque du Soleil avec Les Chemins Invisibles.

Crédit : Festival Kafe Karamel

/Quel(les) sont les artistes qui vous ont influencé dans votre carrière musicale ?

Mes influences musicales sont nombreuses. Par la façon d’aborder les percussions, je pense que Mino Cinélu – j’ai eu la chance de l’accompagner, d’ailleurs -, Paulinho Da Costa, Don Alias, Glen Velez, Azor, Ti Roro, Nana Vasconcelos et Airto Moreira m’ont montré le chemin.

/Qu’est-ce qui ou qui vous a donné envie de vous lancer dans la chanson ?

Étant d’origine haïtienne, j’ai ressenti le besoin de retourner à mes racines. Pourquoi ? Par nostalgie ? Par recherche d’identité ? Pour le plaisir ? Je dirais les trois options.

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/Anba Tonèl (Sous la Tonnelle) ! Pourquoi avoir choisi d’intituler ce premier album ainsi ? Racontez-nous tout !

Ce projet est arrivé par accident. Au départ, je m’intéressais à la musique Rasin d’Haïti (traditionnelle). J’ai obtenu une bourse d’études du Conseil des Arts du Canada pour me perfectionner avec Frisner Augustin, un tambourineur haïtien vivant à New York et très réputé en sa qualité de professeur et qui, malheureusement, est décédé lors d’un voyage dans notre pays d’origine.

Haïti et les Antilles sont, de par leur histoire, métissés ; histoire qui me fascine, d’ailleurs, d’autant plus que mon grand-père paternel a écrit un manuel pour les écoles haïtiennes. En lisant plusieurs documents sur l’histoire de la musique en Haiti, je me suis rendu compte qu’il y avait peu d’informations sur les contredanses, les quadrilles, les menuets-Congo, etc… Dans les années 80, j’avais travaillé pendant plus d’un an avec l’excellent tambourineur haïtien Georges Rodriguez et sa troupe de danseurs et dans son répertoire, il y avait des contredanses. La consultation de musicologues, d’archives et de quelques amis antillais m’a conduit à constater que la Martinique, la Guadeloupe et la Dominique ont le même problème au niveau de l’information et de la diffusion. J’ai retroussé donc mes manches et commencé à écrire et expérimenter. Six ans, c’est le temps qu’il m’a fallu et je peux dire que c’est un travail titanesque exigeant de la persévérance !

/Y-a-t-il des vidéos qui les ou qui vont les accompagner ?

Il y a celle-ci :

/Quels sont vos titres favoris dans cet album ?

J’en ai pas vraiment. Toutes les pièces ont leur petite histoire. Celles qui sont chantées utilisent le créole comme langue. Il y a un slam déclamé en français par mon ami de France, Louis-Noel Bobey qui a écrit le texte pour le titre Autobus Nord.

/Qu’est-ce que cette nomination aux Canadian Folk Music Awards 2018 vous procure-t-il ?

Le fait d’être nominé me satisfait déjà … il y a tellement d’artistes talentueux !

Anba Tonèl est un album qui a connu un long aboutissement pour des raisons financières. Je suis reconnaissant envers les musiciens et musiciennes mais également envers les ingénieurs de son qui m’ont soutenu dans les moments difficiles. Je suis à la fois fier d’eux et de leur travail.

/Un deuxième album, bientôt ?

Il nous reste à défendre cet album pour la prochaine année mais j’ai déjà commencé le travail pour un deuxième. Anba Tonèl est un Triptyque !

/Un dernier mot ?

There’s a crack .There’s a crack in everything That’s how the light get in !

Yé Krik ! Yé Krak !

 

 

Blacky Gyan (Sénégal – Canada)

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