Né le 3 février 1984 à Yaoundé, Ayissi Nga Joseph Marie, créateur de la marque Wazal s’est lancé en 2005 dans ce monde de tissus et de fils et un an plus tard, a sorti ses premières pièces des ateliers. Il a plus d’une corde à son arc. En effet, il a créé une bande dessinée ayant pour titre : La légende de Wazal. Celle-ci s’est donné pour objectif de représenter la région du bassin du lac Tchad et les pays qui la composent notamment le Cameroun, le pays du conteur. Il nous en parle mais relate aussi son métier, entre autres :
- Comment êtes-vous devenu auteur de BD ?
J’ai eu envie d’écrire, de raconter un peu mon histoire. Cependant, il me fallait le faire d’une façon originale. J’ai voulu que mon récit parle de ma marque, de l’image qu’elle véhicule et de ses origines. C’est pourquoi, j’ai pris la décision de lancer ma bande dessinée « La légende de Wazal ».
- Parlez-nous un peu plus de vous ! Pouvez-vous nous décrire votre parcours ?
J’ai toujours aimé la mode, depuis tout jeune. Mon père était couturier et c’est tout bonnement que j’ai suivi ses pas, en ramenant quelque chose de différent.
Le nom Wazal est inspiré du parc national de Waza se trouvant à l’extrême nord du Cameroun et m’ayant toujours inspiré par la beauté de sa faune. Je cherchais un animal féroce, représentatif de mon image de marque. Donc, j’ai rajouté le L qui représente le lion et qui incarne la beauté, le respect et la puissance
Je ne fais que des pièces uniques. Mes vêtements sont futuristes et modernes ; je m’inspire des codes vestimentaires des peuples d’Afrique, mais aussi des baskets et autres chaussures ayant marqué mon enfance.
- Comment vous est venu l’envie d’écrire ? A quelle période ?
Le projet de la BD a pris naissance cette année.
Au niveau de la production, il évolue très bien. Pour le moment, mon équipe et moi-même ne connaissons pas le syndrome de la feuille blanche. Oui, je parle d’équipe car je ne suis pas un écrivain et pour proposer quelque chose de bien, je me dois de m’entourer de personnes, professionnelles ou non, qui prennent le temps de me lire et de m’apporter leurs ressentis. C’est ainsi que je travaille en étroite collaboration avec Mme Melonio, une écrivaine publique de la mairie de Sarcelles à Paris que je remercie, d’ailleurs, pour toute son implication et le savoir qu’elle partage avec moi. Au-delà de mon entourage proche qui m’est d’un grand soutien, je n’hésite pas à partager des extraits de mon livre sur les réseaux sociaux à travers des plateformes et autres tels que Osez livres ou la librairie Gallimard. C’est une façon de challenger mes idées et de voir si elles plaisent ou non. Ce qui est génial, c’est de voir les lecteurs jouent le jeu et partagent leurs opinions avec moi. Et cela me permet de mieux aborder mon histoire.
En ce qui concerne l’édition, le livre sera publié très prochainement. Mes collaborateurs me suivent en me prodiguant leurs conseils. En fait, c’est réellement toute une équipe qui œuvre pour proposer une bande dessinée de qualité, riche en histoire et reflétant mon identité de marque.
- Enfant, qu’avez-vous lu ou vu ?
Kirikou, Chaka Zoulou ou Les trois mousquetaires ! Des univers différents …
- Quelle est la genèse de La légende de Wazal ?
Wazal est un jeune roi qui, du jour au lendemain, se retrouve avec la responsabilité de protéger son peuple. Il se doit de marcher sur les pas de ses ancêtres qui ont toujours gouverné et protégé le peuple avec précision et diligence.
Sa sagesse, il l’acquiert en s’inspirant de ces derniers, en écoutant les conseils des plus anciens du village, en écoutant le peuple et en tirant des leçons de son quotidiens qu’elles eussent étés des échecs ou des réussites. Cette sagesse acquise est un gage de grandeur, de maturité qu’il se doit de préserver coûte que coûte afin de développer et protéger la confiance que son peuple met en lui.
- Y-a-t-il des personnages qui existent vraiment, dont vous vous êtes inspiré ?
Les ancêtres : les meilleurs conseillers !
- Wazal, c’est aussi un créateur de mode ! Dites-nous en davantage !
Né à Édea, au Cameroun et ayant grandi à Yaoundé, on me surnomme JJ DU STYLE. Écrivain à mes heures perdues et designer de mode à temps plein, je suis le fils du couturier, feu Ayissi Nga Pierre Célestin, qui a excellé dans la profession, dans notre pays d’origine et plus précisément dans sa capitale, au cours des années 80 et où il s’est illustré dans le vêtement sur-mesure pour hommes ; d’où l’admiration porté à son égard et m’ayant motivé à embrasser le métier.
J’ai suivi une formation de mode à l’école Vanesse Ruiz à Paris et ai à mon actif quatre collections : Braguette, Africafuture, WazalRock et Ova tété qui m’ont valu une nomination aux Black Entertainment Film Fashion Television and Arts (BEFFTA) Awards 2016.
Ma dernière collection Wazal appelée Ova Tété s’inspire de l’argot camerounais. Ova veut dire plus grand, un noble, et Tété, chic, bourgeois. Le chic est généralement utilisé pour qualifier l’allure qu’un vêtement à sur celui ou celle qui le porte. Je me suis également inspiré des codes vestimentaires des Ghanéens et Nigériens.
Pour lire un extrait de la BD, c’est ici : La légende de Wazal !
- Facebook : Wazal Couture
- Site web : www.wazalshop.com