Depuis l’imaginaire enfantin de la cabane construite sous les branches du grand arbre qui prennent l’allure d’un tipi ou encore d’un perchoir secret caché dans les feuillages, les cabanes entretiennent le mystère du cocon douillet où l’on se retrouve pour partager des moments en pleine nature. Elles évoquent le songe, la protection, l’évasion. Elles ouvrent une dimension ludique et futile, adoptées dans nos sociétés et à travers le monde, symbole d’une nouvelle manière de s’ancrer dans nos territoires. De nombreux architectes, ou utopistes rêveurs, ont pris le risque de relever le défi et proposent des formes insolites d’habitats minimums, loin de notre style de vie contemporain.
Crédit Photo : Margaux Vallet
L’expérience est incroyable. Précisément indéfinissable, la cabane en bois nous fait rêver par les différents aspects qu’elle véhicule. Construite de matériaux issus de la nature ou récupérés ça et là, elle est finalement le fruit de la rencontre entre son créateur et le site. C’est précisément cette particularité qui rend la rend unique.
Dans la forêt de Canopée-lit, certaines cabanes se dissimulent dans le feuillage garni des bouleaux et des sapins, tandis que d’autres s’élèvent à cinq ou six mètres, afin d’offrir une vue majestueuse sur le Fjord du Saguenay en contre-bas. Je suis allée à la rencontre de Jérémie et Claire Girard, deux jeunes français installés à l’Anse-de-Roche depuis cinq ans. Sur vingt-cinq hectares d’une belle forêt mixte, proche de Tadoussac, site incontournable pour l’observation des baleines, ils ont décidé de partir à l’aventure d’une vie perchée. L’idée est à l’origine d’un coup de cœur. Longeant les sentiers du parc national du Saguenay, la forêt abrite, aujourd’hui, dix cabanes insolites. Ici, la cabane rime avec charme et authenticité. Pour profiter pleinement de la nature environnante, ils ont innové dans le mythe de la nuit à la belle étoile. Certaines d’entres-elles intègrent à leur construction un dôme en verre au-dessus du lit pendant que d’autres prennent la forme d’une bulle entièrement transparente dont l’intimité se crée par le feuillage naturel des bouleaux alentours. Vous laisseriez-vous porter, le temps d’une nuit sous les étoiles ?
Crédit Photo : Margaux Vallet
Chaque cabane porte un nom issu d’histoires et d’anecdotes lors de leurs constructions : Fougères, Bouleau penché, Petit-plateau. À présent, les cabanes recueillent souvenirs et rêves que les curieux et les amoureux viennent partager. Pour créer cette ambiance propre à chacune, Jérémie et Claire ont conçu un aménagement minimal pour un effet maximal. Un demi tonneau en guise de bac de douche, mobilier de bois brut sur lequel s’accrochent encore quelques morceaux d’écorce ou encore un garde-corps en cordage marin, nous plonge à merveille dans notre nouvelle vie aventurière.
Crédit Photo : Margaux Vallet
Perchée sur pilotis ou supportée par les troncs solides des épinettes (essence d’arbre présent dans la forêt), la cabane devient le prolongement de l’environnement dans laquelle elle s’inscrit. Elle a ceci de particulier quand elle rapproche l’homme à son milieu. C’est à travers ce dessein que Canopée-lit développe une proposition d’hébergements qui témoigne de la curiosité des visiteurs et de l’interprétation qu’ils ont de leurs territoires. Un mode de vie attirant, intriguant, où venir se ressourcer au cœur de la nature sauvage devient possible.
Crédit Photo : Margaux Vallet
Site web : www.canopee-lit.com
Jeune photographe de 22 ans originaire du Sud Ouest de la France qui, sans avoir choisi de domaine de prédilection, aime autant la fugacité du reportage, qui nécessite réactivité et prise de risque, que la préparation et l’équilibre de la photographie de studio. Dans tous les cas, l’instantanéité de photographies que rarement retouchées est privilégiée.
Un parcours atypique qui l’a mène, entre 2014 et 2016, à voyager dans le monde où elle photographie d’autres sujets du quotidien, peaufine sa technique et découvre d’autres possibles.