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Un coin de ville bucolique : le jardin d’Yvonne

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Le jardin d’Yvonne est un jardin partagé qui existe depuis huit ans. Des ateliers sont régulièrement organisés au jardin. Samedi 19 juin, la culture aborigène était à l’honneur.

 

Photo 2 prise par Alicia Arnauld
Crédit Photo : Alicia Arnauld
Un atelier de peinture aborigène
Photo pendant l'atelier prise par Carole
Crédit Photo : Carole, membre du conseil d’administration

Le jardin est un coin de nature en pleine ville ; entouré d’immeubles, l’endroit a quelque chose de féérique et semble être apparu comme par magie. L’impression se poursuit une fois que l’on entre dans le jardin : on oublie même qu’on est à Villeurbanne. Le jardin dégage une ambiance sereine et l’on pourrait y rester des heures tant il y a de choses à observer.

On a éprouvé les mêmes sensations lors du dernier atelier mis en place par le jardin le 19 juin : atelier « Peinture sur galets » avec comme inspiration la peinture aborigène. Pendant trois heures, neuf participants ont assisté à l’activité, organisée par Alicia et Astrid, deux étudiantes passionnées par l’histoire et la culture. Tous s’étaient inscrits, curieux des découvrir l’art aborigène qu’ils ne connaissaient pas forcément ainsi que pour passer un moment de convivialité. Les deux jeunes étudiantes leur ont expliqué le déroulement de l’atelier et leur ont présenté la culture aborigène et plus précisément la peinture aborigène.

Les premières peintures aborigènes datent de 40 000 ans avant notre ère. Les premiers dessins étaient réalisés sur de la roche, du sable, de l’écorce ou de la peau. Ils sont souvent le fruit d’un travail collaboratif. L’art aborigène peut être séparé en deux parties : un art naturaliste au nord avec des silhouettes et un art plus géométrique au sud.

Après la présentation, les participants ont réfléchi au motif qu’ils voulaient peindre et ont pu s’exercer avant de peindre la version définitive. Ils ont pu décider de créer leurs propres dessins, de représenter des animaux ou de reprendre ceux de la présentation. Ils ont pu ainsi commencer à peindre sur des galets. La peinture aborigène utilise le pointillisme (c’est-à-dire des points qui se suivent) pour réaliser des formes.

atelier_aborigene_apres.jpgLe pointillisme n’était pas au début utilisé dans la peinture aborigène. Il est apparu dans les années 1970 avec l’affirmation de la peinture aborigène d’un point de vue individuel. Les dessins représentés sont vus comme sacrés et secrets : c’est un moyen de rendre les dessins moins compréhensibles aux yeux des Occidentaux pour se protéger. Le pointillisme est utilisé dans le mouvement Papunya, créé en 1971 à Papunya, un centre de sédentarisation des Aborigènes. Les peintures représentent les motifs ancestraux en utilisant le pointillisme.

Les figures utilisées sont celles du Temps du Rêve afin de maintenir les liens avec forces ancestrales et de réactiver les mythes. Le Temps du Rêve est un concept aborigène appelé Tjukurpa en langue anangu ou encore wangarr en terre d’Arnehm. Le mot « Rêve » peut avoir différents sens. Il peut être considéré comme un concept religieux mais aussi comme une réalité différente de celle que l’on connait. Le Temps du Rêve ne correspond pas qu’au passé mais aussi au présent et au futur. Il y a une grande diversité dans les symboles qui peuvent raconter des histoires.

Le jardin est aussi sollicité lors de nombreux festivals : le 4 juin, il a ouvert ses portes de 17 h à 20 h dans le cadre du festival « Côté Jardin » organisé par la mairie de Villeurbanne. Le jardin a été aussi invité à la conférence de Rob Hopkins sur la transition écologique. Rob Hopkins est l’initiateur du mouvement des villes en transition et a écrit de nombreux ouvrages. Pour lui, les actions locales sont utiles pour changer les choses, mais des actions au niveau national sont nécessaires.

Un jardin pour le respect de la nature

Le jardin a été créé en 2013 par l’association Les Jardins Partagés. Situé au croisement de la rue Yvonne et de l’avenue Salengro à Villeurbanne, il est le premier de ce genre dans la ville. Quatre-vingts adhérents de Villeurbanne, Lyon et de l’Ain le font vivre. Le jardin incarne des valeurs de respect de l’environnement et de convivialité et présente un aspect pédagogique et esthétique. Des buttes ont été créées pour délimiter les plantations : elles permettent aux plantes de mieux s’enraciner et d’avoir plus d’éléments nutritifs du fait de la taille des buttes. Elles sont orientées de façon que les légumes reçoivent de la lumière toute la journée. Les légumes ne seront pas placés au même endroit selon la saison et leur type.

plan du jardinDans le jardin, on pratique aussi la permaculture qui permet de respecter la terre, l’humain et les ressources. Cette méthode consiste à ne plus utiliser de pesticides, ne pas couper les branches des arbres, pailler le sol et organiser des rotations de culture.

Le paillage permet de protéger les légumes en hiver et d’empêcher l’évaporation d’eau au printemps et en été. Des oyats ont été aussi installés sur une des buttes pour servir de test. Les oyats sont des récipients en terre cuite que l’on enfonce dans la terre une fois remplis d’eau. L’eau en s’évaporant doit humidifier la terre : les plantes ne doivent pas souffrir de la chaleur et du manque d’eau en cas d’absence prolongée.

La rotation a deux avantages : éviter l’épuisement des nutriments dans le sol, car chaque plante n’a pas besoin des mêmes nutriments, et casser le cycle des parasites. L’ordre de rotation : fruits – feuilles (comme la salade) – racines (comme les carottes) avant de revenir aux fruits. Les plantes n’ont pas les mêmes besoins, elles n’utilisent pas les mêmes nutriments. Faire tourner les cultures donne le temps à la terre de se reposer et de se régénérer. Le compost est aussi utilisé pour répondre aux besoins de la plante et apporter des nutriments à la terre si elle n’en comprend pas en quantité suffisante.

Photo du jardin prise par Alicia Arnauld
Crédit Photo : Alicia Arnauld

Le jardin accueille aussi des classes ; une partie intitulée Parcelle des enfants est même dédiée à l’accueil des groupes. Les élèves ont l’occasion de visiter le jardin et d’apprendre à connaître les plantes. De nombreux ateliers sont organisés régulièrement au jardin et les adhérents partagent sur le site web des recettes, des moyens de conservation et présentent également le fonctionnement du jardin, son organisation, etc.

Les insectes bénéficient d’un accueil de choix dans ce jardin comme le montre la présence d’un hôtel à insectes et de pots à auxiliaires. Les insectes auxiliaires, comme les coccinelles, sont eux aussi un moyen de protéger les plantes des insectes nuisibles.

Vous êtes les bienvenus si vous voulez participer à un atelier, vous n’avez pas besoin d’être adhérents. N’hésitez pas à vous inscrire si l’un des ateliers vous intéresse ou que vous souhaitez découvrir le jardin d’une manière plus conviviale.

 

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Informations pratiques

Vous pourrez trouver des informations sur le fonctionnement du jardin, des recettes et des conseils, mais aussi les dates des différents ateliers et évènements auxquels le jardin participe. Les articles sont rédigés par Carole, membre du conseil d’administration en fonction de ce qui se passe au jardin.

  • Permanences compost le jeudi et le dimanche entre 19 h et 20 h en juin et uniquement le jeudi de 19 h à 20 h en juillet et en août.
  • Permanences jardin le mardi et le jeudi de 19 h à 20 h et le dimanche de 18 h à 20 h.

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Toutes les informations sur l’art aborigène sont extraites de ce livre : L’art aborigène de Howard Morphy, Editions Phaidon, 1998 (édition originale) et 2003 (première édition française). Howard Morphy est un professeur d’anthropologie à l’University College de Londres.

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