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Rencontre avec Anne-Claire Rodriguez : À la recherche de soi

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Anne-Claire Rodriguez est une artiste née ! Adolescente, elle maitrisait déjà les secrets de l’aquarelle. C’est quelques années plus tard qu’elle décide de se lancer dans l’aventure du Tatouage Handpoke. Très fortement influencée par les pratiques ancestrales, les traditions en tous genres, c’est vers la lino-gravure qu’elle se tourne aujourd’hui avec un dessin bien à elle. Au cœur de ses créations, on retrouve beaucoup de symboliques. On voit dans ses œuvres des touches Victoriennes, époque riche en objets de curiosité et en culture du détail.

J’ai décidé de donner la parole cette jeune femme talentueuse. Son parcours atypique et sa volonté de fer inspirent. Je vous recommande vivement de jeter un œil sur sa page Instagram @laudanum.noir

Voyage spirituel, et beautés frissonnantes garantis !

Interview

Jeanne : Peux-tu nous décrire ton parcours personnel, et ce qui t’a menée vers la création artistique ?

Anne-Claire Rodriguez : L’art est venu très rapidement, comme une évidence, dès mes jeunes années, ayant une éducation sensiblement dirigée, avec des parents me nourrissant de cela.

Petite, je réalisais toutes sortes de petites maisons illustrées, d’animaux humanisés, c’était une grande passion !

C’est vers mes quatorze ans que je décide d’effectuer mon premier stage professionnel chez un relieur d’art de ma ville natale. Tout naturellement, j’entreprends, par la suite, des études de reliure et dorure, avec un certificat d’aptitude professionnelle (CAP), puis un brevet des Métiers d’arts (BMA).

Que faire ensuite ? J’ai voulu continuer et me spécialiser dans la conservation préventive du Patrimoine. C’était passionnant. J’ai pu découvrir des trésors anciens comme le jeu de cartes personnel de la reine Marie-Antoinette au Temple, ou encore des robes conçues par Yves Saint Laurent, et participer à leur protection dans les musées parisiens où ils étaient conservés.

J’ai donc toujours aimé réaliser, créer, m’exprimer, quelque soit le support donné.


J : Qu’est-ce qui te plaît le plus quand tu crées ?

ACR : Après un cheminement plus ou moins évident, la linogravure s’est imposée à moi comme un des meilleurs supports que je pouvais exploiter pour pratiquer mon art. C’est un travail de patience et de précision. Ce qui me faisait vibrer par dessous tout, était de pouvoir réaliser mes propres tirages. J’ai toujours aimé être pluridisciplinaire. Selon moi, pouvoir réaliser, du début jusqu’à la fin, un processus de création, est ce qui est le plus important. À mes débuts, pendant mes études, la reliure était un de ces moyens. J’avais, par exemple, conçu un livre en plexiglas ! Aujourd’hui, j’ai décidé de reprendre la gravure (linogravure ou gravure sur bois) pour avoir la possibilité de m’exprimer librement sur les sujets qui me passionnent. Cette technique me permet de dessiner et de concevoir, puis d’imprimer sur n’importe quel support : tissus, bois et même du papier fait maison !

J’essaie toujours de repousser mes limites, de m’adapter à d’autres projets ! Je ne m’ennuie jamais dans tout ce que je réalise. Il y a une sorte de soif de pouvoir faire plus et mieux attisée par la curiosité qui m’a faite évoluer en dehors des sentiers battus.

 

J : Quel conseil donnerais-tu à une personne qui souhaite se lancer dans le domaine artistique ?

ACR : Question difficile ! (Rires). Eh bien, je dirais qu’il faut avant tout écouter ses tripes ! L’art et la création sont des besoins viscéraux d’exprimer et d’exhumer (que ce soit beau ou pas) ce que l’on a à l’intérieur de soi.

Ensuite, il faut surtout pratiquer. Je crois que c’est le conseil le plus simple et le plus difficile à la fois. Mais le secret de cette production viscérale est entretenu par l’inlassable envie de faire et refaire, et même si ça n’est pas tout à fait abouti. C’est comme une boucle continue qui paye tellement dans sa finalité ! Elle appelle à faire encore plus et elle nous donne cette énergie de refaire. Petite anecdote : J’ai récemment donné de petits cours d’aquarelle à ma maman. Au début, elle râlait, parce qu’elle n’arrivait pas à faire comme moi et je lui ai dit de continuer, de comprendre ce qu’elle faisait, d’observer. Au bout de quelques jours de pratique, elle s’est étonnée de voir ce qu’elle arrivait à faire. L’artiste est comme la jarre que Tantale essaye inlassablement de remplir !

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