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Printemps des poète.sse.s 2022 : Quand est-ce qu’on renomme vraiment l’événement ? | Sara Mychkine, poétesse de la collision des identités

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Il en va de la poésie comme des saisons ; elle revient, d’apparence éphémère, elle ne se meure jamais. Pour inaugurer une série de portraits de poétesses à l’occasion du Printemps des poète.sse.s 2022, découvrons Sara Mychkine, poétesse de la collision des identités.

 

Une ligne, un vol Paris/Tunis pour présenter Sara Mychkine, force vitale marquée. Elle sublime l’épreuve de la mort de ses parents avec « l’éternelle poésie » comme Aragon.

Pourtant, des premières influences, Dostoïevski, Rimbaud, Cendrars et Camus, Sara s’éloigne en perçant l’énigme sans cesse renouvelée du peu de femmes, du peu de femmes racisées représentées en poésie.

C’est pourquoi Sara prend la parole aujourd’hui accompagnée du dernier poème du recueil d’Audre Lorde, La licorne noire.

 

 

 

 

« Mille impasses » avant la forme juste

Donner voie à ce qui nous habite, traduire, construire et « toujours transgresser de nouvelles frontières », c’est l’exploration de Sara Mychkine, semée de tâtonnement et d’essais, d’impasses nécessaires.

Choisir son sujet est illusoire. Selon la poétesse, ça voudrait dire choisir sa réalité, choisir ce qui nous traverse, ce que l’on est. Elle écrit la nuit, dans la « solitude et le silence qui succèdent au fracas-vrombissement vivant du jour ».

Recréation, moment d’existence pure, de « déversement » dans un espace-temps suspendu où elle « est en mesure de se déployer tout à fait ».

Puis vient la réécriture, des « centaines de gestes » qui viennent « corriger, rééquilibrer, aiguiser, trancher, prolonger » les mots pour «la constellation de souffles » permettant aux lecteurs et aux lectrices de ne pas rester sourds à ce qui doit être entendu.

 

« Déraidir les phalanges la vieille littérature »

Et le Printemps des poète.sse.s dans tout cela ? Sara Mychkine apprécie l’initiative d’« essaimer hors de leurs murs et d’aller à la rencontre de tous les publics ».

Pourtant, elle regrette que la poésie soit toujours dans les représentations de l’art « des personnes blanches, âgées et disposant d’un certain bagage culturel ».

Sara veut renverser ce système de domination et participe notamment au comité de lecture de la revue Débridé, « revue née du désir de voir émerger les jeunes voix de la littérature contemporaine ».

 

Si vous voulez découvrir la poésie de Sara, je vous invite à visiter sa page Instagram, Sara Mychkine, et à flâner sur son site La poétique de l’œuvre pour vous imprégner de cette « matière épaisse qui vous mâche et vous étire jusqu’à vous recracher plus grand.e que vous-même ».

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