Scroll Top

Ouverture à la diversité

FakeKnote

Le 3 novembre dernier, à la Maison des arts interculturels de Montréal (MAI), était dévoilée la première représentation de Whip qui est une création du chorégraphe Ralph Escamillian pour le duo qui compose FakeKnot.

Ceux et celles qui sont passionnés par la danse contemporaine savent que pour apprécier cette discipline artistique, il faut se soumettre à un abandon total ; c’est-à-dire, avoir la curiosité d’outrepasser ce que nous connaissons déjà et d’ouvrir grandes nos antennes. Pour nous laisser transporter vers de nouveaux horizons qui sont souvent aux antipodes de ce que nous sommes, délibérément, il nous faut oublier une partie de nous, de notre culture ou des croyances auxquelles nous adhérons. Exit le jugement et les idées préconçues ! Comme un remède aux différents préjugés qui subsistent dans notre société, l’art de la danse contemporaine est là pour nous transporter et nous faire réaliser combien il est bon de lâcher prise et d’embrasser l’ouverture et la diversité.

La performance offerte par le duo FakeKnot, composé de Ralph Escamillian et de Daria Mikhaylyuk, fut transcendante.

Nous avons retrouvé au milieu de la scène deux artistes vêtus d’une combinaison crème et d’une cagoule de cuir opaque. Au timbre de la chanson : Every breath you take, du populaire groupe The Police, les deux danseurs privés de la vue débutent leur chorégraphie. Sans leurs yeux pour les guider, ils réussissent à assurer une fluidité et une synchronicité dans l’espace qui leur est offert à la MAI. Les parties du corps s’entremêlent, les mouvements gracieux et réfléchis nous transportent dans un monde parallèle. Les jeux de lumières et la musique sont réglés au quart de tour. Ils ne font qu’un avec les danseurs. Au fur et à mesure, le tempo s’accentue. La douceur qui enveloppait les mouvements des deux corps se transforme et laisse poindre un développement certain. C’est alors que la cagoule portée par les danseurs devient l’accessoire central de la chorégraphie. Celle-ci a pour objectif de mettre en lumière le mouvement de tête que l’on nomme le Whip. Un roulement rythmé de la tête qui nous laisserait vous et moi avec un joli torticolis. Les danseurs manipulent leurs cagoules afin que celles-ci se transforment et s’allongent tel un fouet. Là, débute un Whip soutenu où les extrémités des cagoules s’entrechoquent dans un claquement audible et déstabilisant.  De la légèreté, nous passons à l’engourdissement de nos émotions. Que s’est-il passé au juste? L’intensité qui émane dans la gestuelle de la femme. L’acquiescement tranquille de l’homme. Nous venons d’assister à une œuvre de consentement pour laquelle la confiance envers l’autre était au cœur de la chorégraphie!

Pour suivre Ralph Escamillian :

 

Pour découvrir la programmation du Maison des arts interculturels de Montréal (MAI)

À propos de l'auteur

Publications similaires

Laisser un commentaire