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Mental, une série française rafraîchissante et éducative sur le sujet de la santé mentale

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Mental est une web-série française sortie en 2019. Nous suivrons le quotidien de jeunes au sein de la clinique Les Primevères, au service pédopsychiatrique. Marvin, nouvel arrivant, va se lier d’amitié avec trois autres jeunes afin de créer un quatuor qui fera passer le spectateur par un tas d’émotions différentes.

 

Mental est une web-série française diffusée en ligne sur France Tv Slash et plus récemment disponible sur Netflix ! Elle est réalisée par Slimane-Baptiste Berhoun, un artiste polyvalent, à la fois scénariste, réalisateur, comédien et également écrivain.

Mental est adaptée à partir de la série finlandaise Sekasin de Teemu Nikki et Jani Pösö. C’est une œuvre qui nous plonge au cœur des problèmes de santé mentale auxquels beaucoup plus de jeunes sont confrontés que la majorité des gens ne le croit. On va suivre un quatuor soudé au sein de la clinique Les Primevères, au service de pédopsychiatrie.

La saison 1 nous présente Marvin, un jeune homme de 17 ans qui se retrouve à la clinique contre son gré suite à une décision judiciaire. On se rend compte très vite qu’il n’a pas envie d’être là et qu’il ne comprend pas ce qu’il fait là. Tout au long du récit, l’impression d’être derrière l’épaule de Marvin est forte, on le voit passer de la colère, au déni, à la tristesse, jusqu’à la joie de se lier finalement d’amitié avec d’autres jeunes au sein de la clinique.

Un point fort de la série est le casting. Les acteur.ice.s sont très bien choisi.e.s et leur manière de jouer est très sincère. La série arrive à donner l’impression d’être avec des personnes réelles, on s’implique alors pleinement avec elleux du rire aux larmes.
Le quatuor principal fait le charme de l’œuvre car il est bourré de vie et de dynamisme, tou.te.s se complètent, vivent et ressentent vraiment un tas de choses ensemble. Il est composé de Constantin Vidal dans le rôle de Marvin, Lauréna Thellier dans le rôle d’Estelle une jeune fille schizophrène, Louis Peres dans le rôle de Simon un jeune homme borderline et Alicia Hava dans le rôle de Mélodie, une jeune fille bipolaire.
La représentation des troubles est bien gérée. Il est rassurant de voir une œuvre dans laquelle le trouble borderline, qui est d’ailleurs peu abordé habituellement, n’est pas diabolisé ou dangereusement romantisé, mais où au contraire, on montre à quel point la personne qui en souffre le plus est la personne qui en est atteinte.
La schizophrénie d’Estelle est-elle aussi frappante, grâce à la mise en scène utilisée pour tenter de nous mettre à la place du personnage et nous montrer du mieux possible ce qu’elle vit au quotidien.
La bipolarité n’est, non plus pas diabolisée, mais montrée à travers une jeune femme qui tente toujours de s’accrocher, faisant de son mieux pour se montrer pétillante.

Et pour Marvin, voir le parcours du jeune homme en colère qui ne veut pas d’aide à la réalisation de ses problèmes, est aussi très bien dirigé, nous montrant que chaque personne passe par là et à quel point c’est un long parcours dans une société validiste comme la nôtre de réussir à accepter une différence aussi handicapante qu’un trouble/une maladie mentale.
L’art a un pouvoir parfois sous-estimé, celui de changer le monde et la société dans laquelle nous vivons. Même à petite échelle, parler de trouble mentaux et de problèmes psychologiques avec bienveillance dans une série peut permettre de faire évoluer progressivement l’opinion publique malheureusement trop validiste de nos jours à peut-être des temps meilleurs dans le futur. Cette web-série ne prétend pas tout savoir, mais elle est douce et rafraîchissante, on sent qu’elle est faite avec pleine de bonne volonté. Il est vrai que cela est dommage de ne pas avoir montrer davantage les violences que peuvent malheureusement souvent subir les patient.e.s au sein de certains établissements psychiatriques. Globalement la série aurait pu aller encore plus loin et plus en profondeur dans la réalité des troubles, de la maladie, et des établissements autour de la santé mentale. Néanmoins, la série est déjà marquante et elle fait beaucoup de bien, car on voit que les créateur.ice.s voulaient nous donner aussi une touche d’espoir, de légèreté et d’humour malgré la souffrance à laquelle sont confronté.e.s les patient.e.s des Primevères.

STUDIO “MENTAL”
Clermont Ferrand, FRANCE le 18/06/19
© Jean-Philippe BALTEL / FTV

Pour finir, il ne faut pas oublier d’ajouter que c’est très encourageant de voir l’engouement des français.e.s face à cette série qui a même reçu des prix. Une série parlant de santé mentale aussi bien reçue donne un peu d’espoir face à la lutte qui ne finira jamais contre la psychophobie et l’errance médicale autour de la santé mentale. Si vous n’avez pas encore vu Mental, on vous invite vivement à aller découvrir la série sur Netflix pour pouvoir peut-être un jour permettre l’arrivée d’une saison 3. Et surtout de partager aux autres l’existence de cette série ! Puisque c’est en continuant de sensibiliser et d’éduquer que chaque jour des jeunes, mais aussi des adultes qui n’ont jamais eu le courage d’entamer des démarches pour se faire aider puissent finir par le faire. Ce genre d’œuvre peut être un déclic pour des jeunes qui se voilent la face volontairement masquant leurs problèmes pour paraître « comme normaux vis à vis de la société » , pour des personnes peu informées sur ce sujet, pour celleux qui ont peur d’en parler, pour celleux qui sont seul.e.s, pour les mineurs dont les parents ne sont pas impliqué.e.s dans ce sujet bien réel et conséquent etc.

Mental est donc une œuvre qui s’adresse à et peut être apprécié par tout le monde ! N’oublions pas que tout le monde est concerné par ce sujet, la santé concerne chaque individu et la santé mentale ne devrait pas être aussi oubliée et les problèmes qu’elle peut impliquer autant banalisés.

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