Magalie-Sarah Löffler nous invite dans son univers jazz, blues, pop électro et nous parle de son nouvel album intitulé « Blanc ». Un nouvel élan et beaucoup de plaisir.
Lorsque vers l’âge de 17 ans Magalie-Sarah Löeffler a voulu apprendre la guitare contre l’avis de son père, elle a fait ce que toute jeune fille sage d’origine manouche (gitane) fait : encouragée par son beau-frère qui lui prête une guitare et un ampli, elle se cache dans le garage et apprend toute seule. Elle prenait les vinyles de sa mère fan de rock et reproduisait les mélodies à la guitare des Beatles et des Rolling Stones.
Son père a vite compris qu’elle ne changerait pas d’idée et qu’il valait donc mieux qu’elle apprenne ce qu’il jouait lui-même en tant que violoniste et chanteur. C’est alors qu’elle a commencé à se baigner dans la chanson française et dans le jazz manouche.
Sa guitare la suit partout et une de ses enseignantes lui a demandé de rejoindre son groupe de hillbilly country. Elle a d’abord hésité, car ce n’était pas exactement « sa tasse de thé ». Elle désirait faire du rock. Son père lui a alors conseillé de se joindre à un groupe de musiciens afin de connaître les dessous du métier et c’est ce qu’elle a fait … pendant 18 ans. Elle a fait avec eux des tournées en Australie et aux États-Unis.
Au décès de son père, elle écrit un texte qui deviendra une chanson. Ce fut l’élément déclencheur, elle se met, dès lors, à composer texte et musique. Ce fut un nouveau départ. Une dizaine de textes plus tard, elle demande aux membres musiciens de sa famille de l’accompagner dans ce nouveau chapitre. Ils enregistrent ensemble un album jazz avec influence manouche qui s’intitule « La gitane bleue ». Il faut dire ici que dans la culture manouche, les femmes n’apprennent pas à jouer un instrument, ceci est exclusivement réservé aux hommes.
Elle garde ses racines de jazz manouche et de chansons françaises, mais sur son nouvel album intitulé « Blanc » paru le 25 février dernier, elle innove en ajoutant une touche de pop électro pour lui donner un élan de fraîcheur. Magalie-Sarah a travaillé avec le jeune producteur et musicien Luca Sestak, qui l’a guidée et conseillée afin de créer un album où le jazz manouche côtoie la bossa-nova et le pop électro. Grâce à ses contacts, elle a pu s’entourer de musiciens qui vibrent sur les mêmes rythmes qu’elle et sur le dernier album, c’est son producteur qui l’a guidée dans le choix des instruments pour l’accompagner.
Lorsque je lui ai demandé pourquoi elle avait choisi de nommer son nouvel album « Blanc », elle m’a répondu qu’avec cela, elle écrivait une nouvelle page qui pour l’instant était blanche puisqu’elle est en train d’évoluer artistiquement. Sur les photos, on la voit d’ailleurs avec des ailes symbolisant l’envoi de sa carrière. Tout en gardant ses racines, elle aimerait se faire connaître davantage, par exemple, en passant à la radio ou en faisant partie de la programmation de festivals. Elle n’a pas mis de côté son amour du rock progressif qu’elle joue pour elle-même, pour le plaisir.
Il y a quelque chose dans son cheminement qui la distingue et c’est qu’elle se présente d’abord et avant tout, sur sa page web comme « siffleuse professionnelle ». Pendant longtemps, elle ne sifflait que pour elle-même, mais pendant un spectacle où elle interprétait une chanson de Barbara, elle en oublia les paroles et se mit à siffler pour combler les trous, le public fut très réceptif. À partir de là, on lui recommande de siffler dans ses spectacles. Elle décide alors d’y intégrer quelques chansons. Un producteur lui suggère d’enregistrer quelques chansons de Noël en sifflant seulement, ce qu’elle fait. Elle lui envoie les pistes et reçoit un courriel de l’éditeur deux ans plus tard qui lui dit que Hugo Boss a acheté la bande d’une de ses chansons sifflées à des fins publicitaires. Un million de vues ! Elle réfléchit d’ailleurs à la possibilité d’enregistrer un album uniquement fait de sifflements.
En attendant de voir Magalie-Sarah Loëffler, la siffleuse, guitariste, batteuse et compositrice-interprète dans un festival près de chez vous, écoutez cet extrait musical issu de son dernier album et souhaitons-lui bonne chance dans ses projets.