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Maestra Naomi Woo

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Selon le journal LE SOIR, les femmes ne représentent que 6% des chef.fe.s d’orchestre classiques dans le monde. Naomi Woo est l’une d’entre elles. Le nombre de chef.fe.s d’orchestre étant lui-même assez restreint, vous comprendrez qu’elle fait figure d’exception. Elle a eu la gentillesse de répondre à quelques questions pour R Magazine.

Maestra Naomi Woo est une figure montante dans la musique orchestrale au Canada. Née à Terre-Neuve, elle grandit à Vancouver, complète un diplôme d’études professionnelles approfondies en interprétation au piano à lUniversité de Montréal, puis un doctorat en musicologie à Cambridge en passant par Yale aux États-Unis, avant de finalement s’établir à Winnipeg comme chef d’orchestre adjointe pour l’Orchestre Symphonique de Winnipeg.

Naomi Woo est pianiste de concert professionnelle et a étudié le violon. « Je ne considère pas que je le maîtrise parfaitement, mais ma formation me permet, comme chef d’orchestre, de comprendre les sonorités que devrait faire l’instrument. J’utilise aussi ces habiletés au violon dans les formations que je donne, par exemple comme directrice musicale à Sistema Winnipeg », nous confie-t-elle. Durant la pandémie, elle s’attaque au violon alto, voulant entre autres jouer les suites pour violoncelle de Bach.

Faire carrière comme chef d’orchestre n’a jamais rien eu à voir avec le genre féminin ou masculin. J’aime la musique, plus spécifiquement la musique pour orchestre. Je crois fermement que l’on peut contribuer à faire une différence en démocratisant la musique orchestrale. Si j’avais pu voir des femmes diriger des concerts lorsque j’étais plus jeune, cela m’aurait sûrement orientée vers cette carrière, bien avant.

Elle admet avoir beaucoup de premières fois à son répertoire.

Je crois que la première fois que j’ai dirigé un orchestre, c’était le Berkeley College Orchestra, avec l’ouverture de Coriolan de Beethoven. Chaque première fois me permet d’apprendre et de redécouvrir la musique.

Elle décrit également les particularités de son travail.

Je blague souvent à propos du fait que je suis devenue chef d’orchestre parce que la vie de pianiste de concert est très solitaire, sans jamais réaliser que je passerais le plus clair de mon temps assise toute seule derrière mon bureau, à me préparer avant même de commencer les répétitions avec les musiciens. Accompagnée de mon piano, je chante chacune des partitions de chacun des instruments afin de mieux comprendre leur rôle. Je fais des recherches sur le compositeur et l’époque dans laquelle l’œuvre se situe. Je passe aussi beaucoup de temps à écouter de la musique et à en découvrir. Ce que j’aime particulièrement, c’est préparer l’agencement des pièces qui seront jouées ensemble en concert devant le public.

Son travail avec Sistema Winnipeg et à lUniversité de Winnipeg n’est qu’une partie de son engagement éducatif.

J’adore enseigner, cela m’inspire tellement de voir ces jeunes filles et jeunes femmes qui veulent en apprendre davantage sur la direction d’orchestre. Je crois que parmi celles-là, il y en a qui aimeraient le faire, mais semblent intimidées, jusqu’au jour où elles voient une femme prendre place sur le podium. En me voyant, j’espère qu’elles peuvent croire que tout est possible, quelle que soit leur origine ethnique.

Elle croit à l’implication sociale des orchestres dans leur communauté.

Pour l’instant, je participe au programme Of/By/For All qui soutient des organismes qui travaillent pour/avec/par différents milieux. J’aimerais continuer à contribuer en ce sens si je devenais directrice artistique d’un orchestre. Faire partie et collaborer à des projets communs qui représentent leurs valeurs et leur identité.

Elle nous laisse sur ces mots : 

Ma pièce musicale préférée est toujours celle sur laquelle je travaille en ce moment.

Maestra Woo, merci et au plaisir de vous voir diriger un orchestre près de chez nous.

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