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Lutter contre le racisme ou éduquer ?

Le racisme, la haine de l’autre par sa couleur de peau, on n’en viendra pas à bout. La nature humaine est faite de même, de préjugés, de colère, de haine contre les autres, les femmes, les homosexuels, les personnes en situation de handicap, les gros, les maigres, les pauvres, les riches, les noirs et j’en passe.
Chacun a son histoire, son vécu, son expérience pour justifier sa haine.

Ce que je crois, c’est que l’éducation est une arme puissante contre le racisme. Il est faux de dire qu’il ne faut plus lutter contre le racisme ; il faut se battre, il faut se soulever contre les injustices, mais il faut mettre son énergie, sa force et ses espoirs au bon endroit et avec les bonnes personnes.

Tout le monde n’est pas raciste, tout le monde n’a pas de haine gravée dans son ADN, mais beaucoup ont besoin d’être éduqué.e.s. On peut être fatiguée en tant que personne afro-descendante d’éduquer les autres constamment, et je le comprends. En tant que personne blanche, je n’ai jamais eu à justifier ma couleur de peau, je n’ai jamais eu de peur liée à mon teint, je n’ai jamais vécu de discrimination en lien avec ma mélanine. Je comprends, sans le vivre, l’épuisement que l’on peut ressentir à être catégorisée comme une personne noire avant même d’être un être humain.

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Mais les discours violents et les appels à la haine pour lutter contre les pensées d’une personne raciste, c’est comme donner un coup d’épée dans l’eau et attiser encore plus l’ignorance de ceux que l’on ne peut éduquer.
Les racistes existent, iels sont là et seront encore là demain. On ne les changera pas et on ne les éduquera pas, mais on peut limiter leur influence.

Être un.e influenceur.se dans la vie, c’est de penser que l’on peut changer l’avis de la masse qui ne réfléchit pas. Être un.e inspirateur.rice, c’est de se servir de l’intelligence et la cognition du peuple pour faire changer et améliorer la société.

Prenons en exemple Martin Luther King, une grande figure de ce monde, qui a lutté, oui, mais pacifiquement, contre le racisme. Il n’a pas appelé à la haine de l’autre, au combat contre les Blanc.he.s, au regroupement des communautés noires contre les autres. À travers ses discours, ses principes de non-violence et de travail main dans la main, il encourage l’éducation et l’amour de l’autre, ainsi que la reconnaissance de chacun.e comme un être humain, indépendamment de sa couleur de peau.

C’est bien d’être antiraciste, mais si l’antiracisme est fondé sur les mêmes catégories que le racisme, ça ne va plus.

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L’activisme et la lutte sont des solutions pour faire adoucir, voire supprimer les préjugés, la haine envers certaines communautés. Mais si les actions se font par la violence, on bloque les débats, on n’est pas en mode solution, mais dénonciation. Plus personne ne s’assoit pas à table pour discuter, comprendre les problèmes et trouver des solutions. Tous et toutes veulent des tribunes publiques pour se faire voir et crier toujours plus fort. Mais les personnes qui pourront mettre en action ce changement sont celles qui sont dans l’ombre.
Elles tentent tous les jours d’avoir un regard objectif sur ces problèmes en termes d’origine et de nature afin de trouver des solutions.

C’est un fait, dans les discussions sur le racisme, qu’il y a bien trop peu de personnes racisées ainsi que des victimes des préjugés et des discriminations qui s’expriment. Mais si les blanc.he.s font partie du problème, iels font peut-être partie de la solution. On n’a pas le choix que d’apprendre à vivre ensemble, de s’entraider, de s’accepter et, avec un peu d’espoir, de s’aimer.

Alors, pourquoi ne pas mettre nos efforts et notre énergie dans une coopération commune pour éduquer nos jeunes (après tout, iels sont notre avenir), les gens qui sont ouverts d’esprit, mais souvent mal influencés ?

Encore une fois, on ne luttera pas contre le racisme, les préjugés ; on ne changera pas le monde en prenant les armes et en appelant à la haine contre l’autre. On changera les choses ensemble, en comprenant pourquoi on en est arrivé là, en éduquant les prochaines générations, en se posant les bonnes questions sur comment changer le système.

Tu peux, de génération en génération, dire que les noir.e.s doivent faire attention aux blanc.he.s, dire à tes enfants noir.e.s qu’iels doivent avoir peur de la police surtout si les policier.e.s sont blanc.he.s. Ou alors on peut travailler ensemble à changer le système, à trouver des solutions, à changer les chiffres, à impliquer les médias dans le bon sens et pas dans le sensationnel.

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La vie des Noir.e.s compte, la vie des Blanc.he.s compte, la vie de toutes les communautés compte, la vie des femmes compte, la vie des homosexuels compte, la vie des personnes souffrant de maladies mentales compte. La vie de toutes et tous compte de la même manière. Après tout, personne ne naît pas raciste, on le devient, et la question à se poser, c’est comment.

On peut diviser le monde ou le rassembler, c’est un choix que l’on doit faire aujourd’hui. Et ce n’est pas ma fragilité blanche ou ma culpabilité vis-à-vis de mes privilèges qui parlent, c’est mon humanité qui s’exprime, mon envie de voir un jour tous les humains de cette planète se tenir par la main, s’enlacer, s’embrasser et s’aimer. Un rêve un peu utopique, mais pas irréalisable, en tout cas, pas dans un activisme violent appelant à toujours plus de
haine.

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