Existe-t-il un type de femme ? Est-il facile de la définir ? La seule réponse possible est certainement non. Chaque femme est différente. Chaque femme a un parcours, un passé, des aspirations différentes. Dans cette article réalisé en collaboration, vous découvrirez les autoportraits de plusieurs de nos collaboratrices aussi inspirées qu’inspirantes, et serez témoins de la diversité et de la richesse présentes en chaque femme.
Regardons autour de nous, dans notre vie, notre famille, notre entourage ou regardons simplement les femmes qui passent dans la rue. Observons-nous plein de différences entre elles ? À première vue, c’est l’aspect physique (mince, grosse, petite, grande ou taille moyenne) et peut-être la couleur de la peau, des cheveux ou des yeux, qui sont le plus mis en évidence. Le style vestimentaire est aussi un aspect assez évident : un peu rétro ou peut-être trop moderne, edgy, rock ou punk, plusieurs styles existent bien sûr. Mais ce que nous ne pouvons pas deviner c’est son type de personne, sa personnalité, ses aspirations dans la vie et dans la société actuelle. Il n’y a pas de femme parfaite, juste des stéréotypes ou des mix. Par exemple : la voyageuse, la mère au foyer, la femme d’affaires, la musicienne, l’écrivaine, la romantique, la créatrice, la paysanne, la libertine, la rock girl, la flower power, l’éternelle solitaire, la naturaliste, la protectrice des animaux, etc. La liste est longue, tant il y a de métiers qui pourraient définir un type de femme et sa personnalité. Dans ce monde occupé, envahi par l’information et la technologie, nous sommes conscient.e.s que les aspirations des femmes ont changé. Le temps des mères au foyer s’occupant des enfants et de la maison est loin derrière, même s’il n’a pas disparu complètement. Le monde n’a pas changé aussi vite au rythme des générations, mais les aspirations des femmes, oui. Pouvons-nous savoir ce qu’elles aiment faire, vivre ou comment s’impliquent-elles dans la société, quels sont leurs projets pour leur futur proche ou lointain ? Nous vous invitons à lire quelques mots de nos collaboratrices, qui différent par leurs traits, pays, langues, âges, occupations, intérêts ou aspirations.
Angélique : Proche de la quarantaine, j’ai décidé, il y a quelques années, de me coller un post-it imaginaire avec « Carpe diem » écrit dessus en gros. Difficile, diront certains et utopique, clameront d’autres. Effectivement, je ne blâmerai ni les uns ni les autres, car, hormis d’avoir un poste de conseillère dans le milieu policier, je suis une entrepreneure sociale et très engagée… voire trop engagée même. Tout comme les chats – que je n’aime pas du tout, par ailleurs – qui ont plusieurs vies, je me plais à dire que j’en ai eu quelques-unes, pour le moment, au Sénégal, en France, au Nicaragua et maintenant au Canada avec des expériences en finance et divers projets allant de la mode à l’entrepreneuriat au féminin, du social à l’agriculture. J’espère vivre ailleurs et partout. En attendant, je poursuis mes rêves et continue de manier chiffres et chiffons en véritable fashionista d’affaires. Toutefois, je les troque souvent en fin de semaine contre des bottes pour profiter de la nature tout en aidant mon conjoint pomiculteur.
Lucie : Qui suis-je ? Je suis une courageuse qui a souvent peur. Une solitaire qui a besoin du monde. J’ai eu une dizaine de métiers ; je les ai tous aimés avant de les larguer, dans ma continuelle quête de la vocation. Je suis la femme qui adore les bébés et qui a décidé de ne pas en avoir. Je suis celle qui lit le matin, fait du yoga en fin d’après-midi, puis sort pour danser follement jusqu’à l’aube. Celle qui fait des voyages de six mois, pour ensuite s’enfermer chez elle des semaines durant. La nature ou la ville ? Les deux. L’intuition ou la raison ? Les deux. Beethoven ou Nirvana ? Les deux. Salé ou sucré ? Les deux. Chien ou chat ? Chien ! Ma peau est blanche, mais dedans je me sens noire. Après tout, j’ai été par hasard made in Africa. J’adore mon époque et mes pays car ils me donnent la liberté et même l’opportunité d’être tout ça.
Marini : La quarantaine, mariée avec deux enfants, toujours en courant. J’aimais beaucoup lire des livres de détectives dans ma jeunesse. Le rêve de devenir criminologue (ou même psychologue) était irréaliste. Malgré des études en techniques juridiques, c’est plutôt le support administratif qui l’emporte dans ma carrière. J’aime le côté humain, social. J’aime aussi la création, les bijoux et la photographie. Pourtant, je ne crois pas avoir découvert ni le métier ni le hobby idéal. Dernièrement, étudiante en gestion des ressources humaines, je m’implique dans divers projets parlant du rôle des femmes dans la société. Dans un monde idéal, j’aimerais me retirer dans un coin exotique, écrire des livres pour enfants, enseigner des langues, peindre et faire du bénévolat auprès des refuges d’animaux.
Agathe : La trentaine approchant la quarantaine. Enfant, moi aussi, je me rêve criminologue, ou profiler, puis journaliste, puis ballerine. Les contradictions ne m’ont jamais fait peur, c’est pourquoi après des études littéraires, j’embraye sur une école de commerce. « Par sécurité », m’a-t-on dit. Sauf que derrière mon tailleur de working girl, je m’éteins. Par hasard, je rencontre celui qui est actuellement mon mari et en plus de l’homme, j’adopte son style de vie : les déménagements s’enchaînent en quelques années, pas toujours exotiques, mais toujours différents. Pas le temps de s’attacher. Alors que les amies autour de moi fondent un foyer avec les enfants, le chien et le break, moi, je découvre, je visite, je change de job pour être indépendante partout, et ma vie tient dans une valise… Mes amis pensent que j’ai une vie de rock star, mais je me surprends à les envier dans les moments de fatigue ou de découragement. Aujourd’hui, je cherche l’équilibre, car vivre en voyage, c’est un peu comme danser sur un fil !
Léa : Quand on me regarde, on remarque parfois mon air troublé. Il y a une partie de moi qui essaie de guérir et puis une autre qui vit à fond la caisse. J’aurai bientôt trente ans, j’ai eu deux enfants dans le ventre qui me tiennent éveillée quand il s’agit de terminer mes études universitaires. J’ai longtemps travaillé comme cuisinière pour plusieurs restaurants et événements de prestige. Je faisais des heures de fou, je goûtais aux plats souvent offerts à la bourgeoisie, mais je n’avais pas un rond dans les poches. La naissance de mes deux garçons a remis les pendules à l’heure. J’étudie maintenant les questions de développement durable. J’aimerais faire la différence en matière d’environnement, les rendant plus verts et respirables pour les futures générations. Je suis comblée en amour, cet homme me respecte en tant que femme, en tant qu’être humain. Il m’apprend à mettre les freins quand la vie empreinte la pente descendante. Je suis chanceuse de faire partie d’une société où l’ouverture à l’amélioration des conditions humaines est de mise. Je me sens libre de m’habiller comme je le souhaite, je peux aimer qui je veux sous aucune condition et j’ai accès à l’éducation. J’aimerais tant que chacune des femmes de ce monde puisse se sentir aussi libre. Notre monde serait certainement plus égalitaire et, en conséquence, peut-être plus en paix.
Josée-Anne : À l’aube de la cinquantaine, je sens la femme que je suis reprendre sa place tranquillement, mais sûrement. Maintenant que mes enfants deviennent de jeunes adultes et que j’ai le sentiment de leur avoir donné le meilleur, et peut-être, selon leurs perceptions, le pire à certains moments, je peux me retrouver. Je réalise qu’en cours de route, bien qu’à de nombreuses occasions j’en ai douté, je ne me suis pas perdue. Des idées plein la tête, je suis toujours l’être passionné que j’ai toujours été. De plus, les inquiétudes ont laissé place à la légèreté. La course est terminée, j’ai appris à vivre le moment présent, exit l’anxiété. J’ose les défis de toutes sortes, et ce, sans pression démesurée. Je ne cherche plus l’approbation des autres, ou presque plus, j’affiche mes couleurs et mon énergie. Je suis ouverte sur le monde et j’aspire à le rendre meilleur. Je désire être un exemple d’acception pour mes enfants. Je dévore les livres. Je me suis remise à l’activité physique. Je savoure le privilège d’être en vie et en santé car ce n’est malheureusement pas un acquis. Comme la fontaine de Jouvence n’existe pas, j’apprivoise mes ridules car en toute franchise, j’apprécie le lâcher prise qu’apporte mon âge. J’ai définitivement accroché le costume de Super Woman qui me pesait tant et si je pouvais convaincre les jeunes femmes d’en faire tout autant, j’en serais ravie.