
Le Mur de Berlin, érigé le 12 août 1961 divise le pays en deux jusqu’à sa destruction le 9 novembre 1989. L’Europe célèbre cette année le 32e anniversaire de la chute de ce mur qui est, à lui seul, une page de l’Histoire. On se souvient de l’artiste français James Colomina pour avoir installé devant le Sénat à Paris, sa sculpture « Enfant au bonnet », œuvre qui laissait réfléchir sur l’âge du consentement sexuel. Le Toulousain expose dans la capitale allemande et rend hommage à la liberté retrouvée pour faire suite à la chute du mur.
Dans la nuit du dimanche 07 au lundi 08 novembre 2021, deux nouveaux habitants se sont installés dans les rues de Berlin et les surplombent.
En effet, James Colomina, l’artiste français de Toulouse, a installé deux sculptures en résine rouge-vermillon à l’occasion du 32e anniversaire de la chute du mur de Berlin du 09 novembre 1989. Ce mur a séparé les territoires Berlin-Est et Berlin-Ouest depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, empêchant les habitants de circuler librement.
Pour sa première intervention dans la capitale, James Colomina a mis en place une silhouette de petite fille, jeune de six ou sept ans, passant par-dessus le mur de la East Side Gallery. Il a nommé son œuvre « Mandy », prénom féminin le plus donné en Allemagne de l’Est avant la chute du Mur.
Avec son ours en peluche et ses couettes sur la tête, l’enfant escalade un tronçon restant du mur de Berlin, aujourd’hui, mur d’exposition de centaines œuvres de rue. Vous comprendrez donc que l’emplacement choisi n’est pas un hasard. Après avoir été symbole de répression et de violence, ce mur est aujourd’hui associé à la liberté et au bonheur. Pour James Colomina, cette gamine passe le mur avec légèreté, innocence et symbolise la quête d’un monde meilleur.
La seconde silhouette, quant à elle, est celle d’un garçon assis au-dessus d’un pylône d’un pont de la ligne de métro U1, devant l’Urban Nation Museum of Urban Contemporary Art. « L’enfant au masque », comme son auteur l’a appelé, semble plus âgé et porte sur son visage, un masque à gaz.
Cet accessoire fait écho à la crise sanitaire mondiale que nous traversons. Il est, à la fois, le moyen de protection et le symbole de cette pandémie; il renvoie à l’isolement et à l’enfermement. Plus loin encore, le masque fait également référence à la pollution de l’air, fléau écologique que rencontrent toutes les grandes villes.
« J’ai commencé par “Mandy”, cette petite fille de sept ans qui passe symboliquement le mur avec son ours en peluche, la chose la plus importante qu’elle peut ramener avec elle. Ensuite, sur un pylône d’un pont de la ligne de métro U1, j’ai installé “L’enfant au masque”, qui fait référence à notre société contemporaine pouvant se montrer oppressante. » James Colomina
Malheureusement, il n’est pas sûr que les œuvres du Toulousain puissent continuer à trôner dans la capitale allemande. Des conducteurs de métro se sont plaints de « L’enfant au masque », ayant été surpris et ayant pensé que c’était une personne réelle. Pour ce qui est de « Mandy », elle est placée sur la Est Side Gallery, une galerie d’art à ciel ouvert, classée comme monument historique.
Vous l’aurez compris, plusieurs interprétations de son art sont possibles. D’une part, ses œuvres célèbrent la période de réunification de l’Allemagne et la fin du communisme. D’autre part, elles soulèvent des problèmes existentiels et actuels. Avec ces enfants, James Colomina souhaite porter une réflexion sur notre société. « Je veux que chaque œuvre soit chargée de sens pour parler des problèmes que nous traversons », dit-il.