
Du 13 au 19 septembre 2021, s’est tenue à Montréal la Semaine de la mode. Oui, la Fashion Week de Montréal est revenue après 10 ans d’absence et devinez quoi, vous étiez invité.e.s.
On a souvent reproché au milieu de la mode d’être trop élitiste et à raison. Comptez parmi vos proches lesquel.le.s ont assisté à un défilé de mode. Pour une majorité d’entre nous, le zéro l’emporte. Avec cet événement propulsé par l’organisation La Grappe métropolitaine de la mode – mmode Montréal a voulu briser le dictat de la mode ultra-élitiste. La ville a déployé de nombreuses activités, en majorité gratuites, sur place ou en ligne, sur réservation ou pas. Pour celles qui étaient payantes, le prix variait entre quinze et cinquante dollars. Il y avait le choix entre conférences, expositions, ateliers de broderie, ventes et soldes, visites d’atelier, défilés, soirées shopping, concours et j’en passe. Autant dire que le succès a été retentissant.
L’événement s’est tenu dans différents quartiers comme le Plateau Mont-Royal, Rosemont-La-Petite-Patrie, Verdun et le centre-ville. Ainsi, où que vous étiez, il y avait quelque chose à voir.
On était loin de l’ambiance Fashion Week de Paris, mais on était près des gens, de leur quotidien et, surtout, plus près de la jeunesse montréalaise. Rajeunir et montrer que la mode n’a pas vieilli étaient un but pour plusieurs grandes marques notamment Marie Saint Pierre avec le lancement de leur collection d’automne. La jeune génération de stylistes montréalais était aussi présente avec l’exposition des étudiants en mode de l’Université du Québec à Montréal au centre Desjardins.
Ce qui valait vraiment le coup d’œil.
Les expositions gratuites, c’est comme une date Tinder ; souvent, on est un peu déçu.e.s. L’exposition Le Mali de Mes Amours de Jean-Claude Poitras, en collaboration avec l’Ambassade de la République du Mali au Canada ne rentre certainement pas dans cette catégorie. Le but était de faire rayonner le savoir ancestral des artisanes maliennes et cela a été réussi. L’ambiance exotique, les robes en tissus de coton colorés, les tapis et les branches de palmiers, … ce fut la création d’une véritable mini-sphère malienne plantée au milieu du centre Eaton. À couper le souffle !
L’exposition et la visite d’atelier d’Antonio Ortega est également à mentionner. Le nom Ortega n’est pas inconnu de tous.tes ; ces pièces ont été portées dans Vogue Italia, dans le clip Body de Meghan Thee Stallion et par Beyoncé dans Black Is King. Antonio Ortega dirige une maison de haute couture renommée et la visite de son atelier était gratuite et ouverte à tous.tes.
Les défilés d’Harricana et de Marigold méritent une mention. Mais que dire si ce n’est qu’assister à deux défilés et un cocktail VIP pour quinze dollars, c’est une offre qui ne se présente pas deux fois dans une vie.
Les pop-up stores qui ont fleuri un peu partout dans la ville étaient comme une boîte de chocolat, parfois bon, parfois à la liqueur. En tout cas, il y en avait pour tous les goûts et tous les budgets. Ils ont également permis de découvrir plusieurs marques comme VganStyles, Selfish et bien d’autres encore.
La Semaine de la mode part d’une intention très honorable : « s’ouvrir à tous ». Il reste à espérer qu’elle ne disparaîtra plus durant de longues années et que les autres capitales de la mode prendront un peu exemple sur cette belle initiative.
Crédit photo : Semaine Mode de Montréal