Depuis quelques années, la mode prend un tournant, laissant plus de place pour les représentations des corps et des couleurs de peau de tout type. Je reviens sur les débuts de ce phénomène ainsi que sur certaines grandes mannequins qui sortent des normes corporelles dominantes.
La mode est souvent pointée du doigt pour être vectrice de standards physiques. Depuis peu, il semblerait que nous remarquons l’effort de certaines marques à ce sujet. Au regard des défilés, des couvertures de magazines et de publicités de grande ampleur, la représentation de tous et toutes et l’inclusion semblent progresser. Notons que 41,3% des mannequins des fashion weeks printemps-été 2021 sont de couleur. Aussi, la représentation des corps différents est de mise.
En 2020, deux mannequins plus size Paloma Elsesser et Jill Kortleve, habillées en Fendi ont marqué la Fashion Week d’automne à Milan. Les deux femmes ont exprimé leur gratitude sur leurs pages Instagram, montrant leur fierté de représenter la mode pour les femmes qui ne rentrent pas dans les standards de beauté de la société. À Paris, Paloma Elsesser a également parcouru les podiums d’Alexander McQueen et de Lanvin.
Du haut de son 1m71, Paloma Elsesser a conquis la planète mode puisqu’elle a été élue mannequin femme de l’année 2020 par le site Models.com. « Il y a quelque chose de cinématographique à propos de Paloma… C’est une Dorothy Dandridge ou Lena Horne ou Rita Hayworth moderne. Son visage, son corps et son esprit sont magnifiques – et elle a une personnalité merveilleuse débordant de plaisir et de joie », confiait McGrath au magazine Vogue US de janvier 2021.
Nous ne pouvons pas parler du mouvement actuel vers une mode plus inclusive sans parler de Ashley Graham, figure incontournable de cette évolution et emblème du mouvement body-positive. En 2016, elle est la première mannequin grande taille à faire la une du magazine Sports Illustrated. Sa carrière s’accélère, elle devient l’égérie de plusieurs marques telles que H&M et pose nue pour Maxim. En mars 2017, elle fait la couverture de Vogue US qui célèbre la diversité avec 6 autres mannequins. Elle continue de multiplier les couvertures de magazines les plus prestigieux depuis plusieurs années maintenant.
En ce qui concerne les défilés, la belle brune a marché sur les podiums de Addition Elle pour présenter diverses collections au fils des ans, mais aussi sur ceux de Michael Kors. Selon l’AFP, quelques années auparavant, le créateur s’était confié, disant que faire défiler un mannequin grande taille était « impossible, pour des raisons logistiques ». Il semblerait qu’il ait changé d’avis, puisqu’elle était bel et bien présente, plus radieuse que jamais, entre Bella Hadid et Kendall Jenner lors de la présentation de sa collection automne-hiver 2017-2018.
Malgré ce début de diversification des corps dans les publicités et les défilés, nous pouvons nous demander si ces changements sont passagers tel un effet de mode ou si ceux-ci sont au contraire bien durables. Quoi qu’il en soit, nous avons besoin de ces représentations et elles passent notamment par des mannequins ! Nous avons besoin de silhouettes aussi variées et de nuances de couleurs de peaux aussi diverses qu’il y a de personnes sur Terre.
Cependant, je déplore que certains profils restent encore trop marginalisés. Pensez-vous que les mannequins en situation de handicap ou encore issu.e.s de la communauté LGBTQI+ ou encore du troisième âge soient assez mis.e.s en lumière dans le monde de la mode ?