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Ilam, le fils musicien peul de l’espoir

Petit interview virtuel – COVID19 oblige – avec ILAM qui, avec la sortie de son nouvel album Néné, a « atteint son but : créer une musique universelle. De celle que l’on n’a pas besoin de décrypter ni même de traduire pour qu’elle nous touche » (La Presse, 2020).

En effectuant quelques recherches, j’ai pu lire que ton nom d’artiste référait à la notion d’« espoir » en peul, tout comme ton premier album, intitulé « HOPE » et sorti en 2016. Pourquoi avoir choisi ce nom d’artiste ?

ILAM signifie « l’eau » en al pulaar, ma langue maternelle. Et cette eau-là est l’eau de l’espoir. C’est l’eau utilisée par les cultivateurs et les éleveurs et vu que je suis un nomade, je vis aussi avec le temps (le temps qu’il fait et non celui qui passe).

Aujourd’hui, vers quoi ou qui porte tes espoirs ?
Eu égard à la situation sanitaire actuelle, mon espoir est que l’on trouve un vaccin contre le coronavirus. ll est grand temps que nous soyons uni.e.s et cette pandémie nous a clairement montré cette réalité du fait qu’elle a touché tout le monde entier, sans faire de distinction de genres, de richesses ou de territoires. Notre force est d’être ensemble et mon autre espoir est que nous comprenions et appliquions ça.

Ayant grandi au Sénégal puis immigré au Canada, tes musiques présentent l’originalité de mêler non seulement plusieurs langues mais aussi plusieurs styles musicaux. Peux-tu nous en dire un peu plus ?
Oui, j’ai grandi dans la capitale sénégalaise, Dakar, dans un milieu urbain qui fait écho à l’art, en général. Durant mon enfance, j’ai été bercé par la musique de plusieurs d’artistes, africains ou afro-descendants. Je peux, par exemple, citer Baaba Maal (Sénégal), Ali Farka Touré (Mali), Janis Joplin (États-Unis), … ou encore des groupes plus urbains comme les sénégalais Daara J, Positive Black Soul (PBS) et autres.

Auparavant, je faisais partie d’un groupe de hip-hop et par la suite, j’ai intégré le conservatoire. Dans mon nouvel album Néné, on retrouve différents styles musicaux. J’aime l’appeler l’album all-dress et je souhaite représenter une Afrique urbaine et contemporaine.

Quelle personne ou quel événement a eu, à ton avis, le plus grand impact sur ta manière de te définir dans la musique ?
Il s’agit d’un événement et plus précisément, un concert, quand j’étais jeune, au stade Léopold Sédar Senghor de Dakar. Lors de ce dernier, il y avait Lauren Hill, Baaba Maal et Youssou N’Dour et comme un déclic, je me suis dit que j’aimerais faire comme eux. Et ce fut ce moment et ces artistes qui ont impacté ma vie et mes projets musicaux. Aujourd’hui, la vie a fait que j’ai collaboré avec l’un d’eux et c’est finalement comme le rêve d’un gamin qui devient réalité.

Aujourd’hui, te dis-tu souvent « j’ai peur et je ne vais pas y arriver » ? Comment dépasses-tu ces angoisses ?
Il nous arrive à tous d’avoir peur. Toutefois, la peur peut être bénéfique. Le plus important pour moi est de toujours transformer une peur en quelque chose de positif. Et pour cela, il faut, avant tout, se faire confiance et faire confiance à la vie. Les étoiles finiront toujours par s’aligner.

Dans une entrevue réalisée il y a quelques temps, tu affirmais « On peut tout faire quand il est possible de croire et de rêver ». Aujourd’hui, avec ton parcours, quel(s) conseil(s) te donnerais-tu à toi, enfant ?
Je lui dirais certainement la même chose : À quoi cela sert de vivre sans avoir de rêves ? Ce qui donne le goût de la vie, c’est d’avoir des rêves, des choses que l’on souhaite accomplir. Rêver est gratuit, mais accomplir ses rêves demande de l’investissement, de l’audace, de la concentration, de la créativité et beaucoup de patience.
Quand j’étais jeune, avec ma guitare, il m’arrivait de voir des avions dans les airs et de me demander quand est-ce que je serai dans l’un d’eux. Lorsque je regardais Mickael Jackson, je me disais quand est-ce que je monterai sur scène. C’était ça mes rêves ! Et tout est toujours possible.

En somme, je dirais à moi, enfant, de ne pas cesser de croire en ses rêves et de rester créatif et patient. Car, oui, je suis convaincu que tout est possible lorsque l’on y croit.

Es-tu allé vers la musique ou la musique est-elle venue vers toi ?
Je dirai les deux. J’ai commencé par aller vers elle mais je crois que, maintenant, c’est surtout elle qui vient vers moi. Rires.

Pour finir, quels sont tes projets pour 2021 ? Envisages-tu de nouvelles tournées ?
J’avais beaucoup de dates prévues pour cette année et ce, pour le lancement de mon nouvel album Néné, sorti en avril dernier. Cependant, ce n’est que partie remise ! Pour 2021, j’espère donc pouvoir reprendre la route et partir en tournée pour faire découvrir cet album au public.

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