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Il était une fois …. Bread by Elise

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Une mère et sa fille qui ont ouvert une boulangerie à Kingston, on pourrait croire que c’est plutôt ordinaire. Tout au contraire, elles ont un cheminement bien particulier qui les a amenées vers leur cuisine.

L’histoire a commencé il y a quelques années dans l’ouest de l’île de Montréal. Lisa Robitaille voulait soutenir sa fille Élise, au parcours académique très difficile, à se trouver un emploi. N’ayant pas réussi à apprendre le français, plusieurs portes se sont fermées sur elle. Lisa craignait qu’Élise ne se fasse humilier si elle avait besoin de demander des informations lorsqu’elle se déplaçait seule.

Native de l’Ontario, Lisa décida donc d’y retourner. Elle se rendit compte que trouver un emploi pour sa fille ne serait pas une mince tâche là-bas non plus, car les employeurs demandent aux gens de s’adapter et de performer rapidement. Elle-même peinait à retrouver du travail. À partir d’un souvenir agréable, une idée germait tranquillement. Elle se mit à écouter sur YouTube des vidéos sur l’art de faire son levain et de l’entretenir. Lisa se rappelait le plaisir qu’elle avait eu avec sa grand-mère et sa mère à faire des desserts et autres gâteries sucrées. Elle commença par expérimenter le levain, faire ses premiers pains, enseigner le tout à sa fille et en donner à des amies. Ces dernières lui conseillèrent de les vendre. « Pourquoi pas ? » se dit-elle. Mais tout cela se passe en début de pandémie. Et voilà que le gouvernement change les règles concernant les commerces à la maison. Commence alors un périple qui lui permettra de démarrer sa boulangerie artisanale à domicile.

Tout d’abord, elle se rend vite compte que sa cuisine n’est pas conçue pour produire en grande quantité. Il y a aussi ce règlement qui stipule qu’un évier doit être installé à l’usage exclusif du lavage de mains. Son four n’est pas assez performant. Donc, tout dans la cuisine est à remodeler. Ensuite, il faut trouver des fournisseurs, avoir son site internet, être présente sur les réseaux sociaux, trouver un four de très bonne qualité, passer les inspections, tenir les comptes, payer les fournisseurs. Lisa porte plusieurs chapeaux.

Avez-vous entendu parler des difficultés liées aux ruptures dans la chaîne d’approvisionnement dues à la pandémie ? Lisa l’a expérimenté pour finalement se retrouver avec un four d’occasion de bonne qualité qui a pris presque un an à prendre sa place dans la cuisine. En attendant, elle cuisinait dans deux petits fours et commençait à se faire une clientèle intéressante.

Mais où est passée Élise dans tout ça ? Élise a appris à faire du levain, des pains, des bagels, à nettoyer et à aider pour toutes les tâches de la cuisine. Depuis l’automne, elle reçoit même un salaire car la petite entreprise a le vent dans les voiles.

Comment voient-elles leurs futurs ? Lisa aimerait bien ouvrir d’ici un an ou deux, un petit commerce pour vendre ses produits dérivés en gros, au centre-ville de Kingston, pas très loin d’où elles demeurent. D’ici trois à cinq ans, elles se voient avec un petit café près de leur futur comptoir-boulangerie. Élise aimerait engager des gens qui ont besoin que l’on croie en eux et qui, lorsque bien épaulés, peuvent réussir à faire leur place. Un endroit où les valeurs de respect et de compassion sont importantes. Lisa pour sa part, désirerait embaucher une boulangère-pâtissière qui partage ses goûts pour les pains et les pâtisseries à la française. J’ai déjà hâte d’y aller.

Alors, si vous faites un détour par Kingston, passez une commande quelques jours avant et vous pourrez passer la prendre à l’extérieur de la maison. Lisa a installé une petite armoire en métal afin de minimiser les contacts, pandémie oblige. Vous trouverez tous ses produits en ligne sur breadbyelise.ca Tout est fait à partir de levain. Je me fais un point d’honneur de m’y arrêter lorsque je vais vers Toronto. Je vous assure que vous ne le regretterez pas.

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