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Goodbye Lenin, ou le mur invisible

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Ami·es de l’histoire de l’art, bonso’art ! Aujourd’hui, que diriez-vous d’une petite séance de cinéma ? Nous allons dans la capitale allemande, pour découvrir Goodbye Lenin ! de Wolfgang Becker, sorti en 2003 (ça ne nous rajeunit pas…). Prêt·es à découvrir l’histoire de la fantastique ville de Berlin à travers ce film ? Los geht’s ! 

De quoi parle le film ?

Il était une fois une famille qui vivait dans l’est de l’actuelle capitale de l’Allemagne au temps de la RDA (République démocratique allemande). Quoi de plus ironique comme nom, quand on sait qu’il s’agit d’une dictature à la solde de l’URSS ? Tout commence en 1979, lorsque le père part à l’Ouest. La mère est très engagée dans le régime, et anime une chorale. Dix ans plus tard, lors d’une manifestation contre le gouvernement en place, elle a un infarctus lorsqu’elle y aperçoit son fils, avant de sombrer dans le coma durant huit mois. À son réveil, la chute du mur a eu lieu et la réunification approche à grands pas. Cependant, le moindre choc lui serait fatal. C’est pourquoi son fils décide de recréer l’ambiance de l’ancien temps et de faire comme si rien ne s’était passé.  

affiche.jpg© Allociné

L’« Ostalgie »

À travers ce film, l’histoire nous est présentée sous un angle plutôt nostalgique de cette époque. Cela se remarque pendant les scènes qui retracent l’enfance du héros, c’est-à-dire du fils, ou même lorsque ce dernier recrée l’ambiance du temps de la RDA. Le fait que les courriers étaient contrôlés par le régime est complètement passé sous silence. De plus, la Stasi, qui était une police politique, n’est presque pas évoquée. Cette dernière avait recours à l’espionnage ou encore à la torture. Par ailleurs, l’Ouest nous est présenté comme un monde froid et hostile qui tranche complètement avec l’ambiance chaleureuse, angle sous lequel l’Est nous est dépeint. On peut noter cette tendance lorsque le héros va retrouver son père, ou encore lors de la scène où il rencontre, par hasard, son idole d’enfance, un astronaute reconverti en chauffeur de taxi. C’est pourquoi on peut parler d’« Ost-Algie » ou « Nostalgie de l’Est ». Comme nous allons le voir, malgré la chute du Mur en 1989, on peut remarquer l’existence d’un deuxième qui est, quant à lui, invisible. 

Les deux Berlins

Il s’agit d’un deuxième Mur, car deux ambiances bien distinctes sont évoquées durant ce film. En effet, on retrouve des éléments typiques de l’Est et de l’Ouest. Prenons, tout d’abord, pour exemple les logements. Alors que la mère habite dans un petit appartement typique de la RDA, le père vit dans une maison très spacieuse. Ce style d’habitation était propre aux Allemands de l’Ouest.  

Ce contraste se remarque également avec les voitures. En effet, lorsque le fils se rend avec sa mère sur le lieu où ils passaient leurs vacances durant son enfance, ils voyagent en Trabant, symbole de l’Allemagne de l’Est. Lorsque ce dernier se rend à Berlin-Ouest, il voyage en Mercedes. Cette deuxième voiture est l’incarnation du style de vie bien plus luxueux qu’avaient les Allemands de l’Ouest.  

Au niveau du style vestimentaire, un « choc » des deux Berlin est tout aussi visible. Tandis que les Allemands de l’Est s’habillent au style soviétique, ceux de l’Ouest sont davantage influencés par le style américain. 

En conclusion, ce film nous donne une vision nostalgique du temps de la RDA, notamment à travers la présentation de deux Berlin malgré la chute du Mur. Une certaine forme de tendresse envers la mère est également soulignée. Comment l’histoire se finit ? Mystère… Et Currywurst si je puis dire ! Si vous avez l’occasion de le voir, allez-y ! C’est un film de grande qualité, délicatement saupoudré d’humour. Maintenant, la suite au prochain épisode ! Bis Bald ! 

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