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Fly bird, fly

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Je laisse pousser mes cheveux comme j’aimerais que mon potager s’accroisse. La vie est différente et je ne reculerai pas face au présent. Je veux le prendre par la main et lui accorder tout le temps nécessaire, ainsi, je vois plus clair. Je prépare mon bagage de connaissance afin que mon rôle de mère puisse protéger mes petits.

Les temps changent. Le climat est doux, il se réchauffe même en hiver. Les snowbirds, direction la Floride, peuvent s’en réjouir, pendant que la jeunesse essaie de réparer les bris d’un système périlleux qui dévaste notre air, notre Terre-Mère. J’ai de l’espoir en nous, en ce que l’ingéniosité humaine peut créer. Pendant ce temps, l’été a branché son juke-box. On ouvre les fenêtres, on fait l’amour. Je chante à mes plantes, des oisillons me répondent. L’arrivée de l’été m’apparaît comme une bonne dose de champignons magiques. Je vois les pissenlits respirer, je suis capable de sentir leur soupir sur mes orteils. Je reçois des fleurs toutes les fois où je traverse le seuil de ma porte. « Regarde maman, elles sont belles ces fleurs, elles sont pour toi, parce que je t’aime ».

Vivre simplement, réapprendre à respirer à son propre rythme. Il faudrait que je sorte de mon petit appartement dans la rue des belles épreuves. Ma peau beige était brune l’été dernier, mais pas assez brune parce que je ne suis pas mon père. J’aimerais être assez. Je cherche mon tout à un rythme modéré. Les autres, les gens, ma communauté, je vous salue. Le revers des temps difficiles me rappelle que nous préférons les vivre accompagnés. J’ai beaucoup de chance d’être ici où je suis, parce que vous y êtes aussi. Fly bird fly! Parce que ton nid est rendu trop petit et que tes ailes battent l’air. Le premier juillet arrive à grands pas. N’oublie pas de bien ranger tous tes souvenirs à l’intérieur de ces boîtes.

 

 

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