Le Feldenkrais est une technique reconnue par l’Organisation mondiale de la Santé. Il recherche à faire ressentir le contact entre le corps et le sol. Pour le pratiquer, il faut préalablement être accompagné d’un praticien Feldenkrais qui soit accrédité par l’Association Feldenkrais France ou la Feldenkrais Guild of North America.
Aujourd’hui, cher lecteur, ce que je vous invite à lire est un témoignage de la pratique du Feldenkrais. Le choix de pratiquer cette discipline s’explique, tout d’abord, par une volonté personnelle de mieux me réapproprier mon corps. De plus, le handicap dont je suis porteur soulève fréquemment des problématiques telles que l’adaptabilité et l’accessibilité dans la pratique du sport : il faut sans cesse savoir si le sport en question est adapté au type de pathologie que je présente ou se renseigner pour savoir si cette discipline connaît une déclinaison handisport. C’est donc après m’être posé ces questions essentielles à la pratique raisonnée et sécurisante du sport que je me suis tourné vers le Feldenkrais. Avant tout chose, je tiens à dire que je ne connaissais pas le sujet avant d’avoir pratiqué le Feldenkrais qui peut s’apparenter à une forme de relaxation par la pleine conscience du corps.
La découverte de cette pratique a favorisé, chez moi, un nouveau rapport avec mon propre corps ; elle présente des avantages non négligeables en ce qui concerne le bien-être et l’appropriation de son corps. À présent que je connais cette discipline, se pose la question centrale des bienfaits du Feldenkrais : dans quelle mesure peut-il aider à mieux vivre ?
Pour tenter de répondre à cette question, je vais développer deux axes afin de donner un certain relief au témoignage de la pratique de cette discipline. J’évoquerai, dans ces lignes, les raisons qui m’ont poussé vers le Feldenkrais plutôt que vers les autres techniques de relaxation.
Cette discipline est ouverte à tous. Seule condition : contacter l’association Feldenkrais Canada ou la section française. L’avantage, c’est que ces associations sont les seules habilitées à délivrer la formation d’aspirants professionnels du Feldenkrais, dont les bienfaits sont reconnus par l’Organisation mondiale de la santé.
En écrivant cet article, je ne recherche qu’à vous présenter cette méthode que j’ai moi-même expérimentée pendant mes années d’études littéraires. Le choix de cette thématique favorise un retour d’expérience sur le Feldenkrais pour ceux qui souhaiteraient, par la suite, s’y essayer.
Regards sur le Feldenkrais
Le Feldenkrais est une technique fondée par Moshé Feldenkrais. Selon Vladmir Latocha, , Moshe était un ingénieur de l’armée israélienne et il aurait inventé cette méthode de relaxation à la suite d’une blessure au genou. Cette pratique vise la prise de conscience par le mouvement. Le but d’une séance de Feldenkrais est de se réapproprier son corps. Les séances durent une heure et se déroulent sur des tatamis. Elles se découpent en deux phases que je vais tenter de vous décrire avec précision.
Le Feldenkrais est une technique qui se pratique en position allongée pour certains exercices. Les exercices ont notamment pour but de corriger l’attitude posturale. Dans cet exercice, le dos doit rester au sol, les jambes repliées, ce qui facilite le placement du bassin, par exemple. Le bassin se soulève et après c’est un bon exercice pour la respiration.
Remarque : Cet exercice permet de synchroniser plus aisément la respiration, car il commençait par une inspiration sur laquelle les jambes se soulèvent et cela permet d’apprendre la respiration profonde. En tant que personne handicapée, l’exercice est parfait pour ressentir son corps.
Source : Cours en ligne avec Laurent Walter
Après cette vidéo de Feldenkrais que je vous ai montrée, l’accent sera mis sur mon témoignage.
Le Feldenkrais est une pédagogie active et parfaitement adaptée pour les personnes porteuses d’un handicap physique qui sont dans mon cas, c’est-à-dire avec une infirmité motrice cérébrale et marchant avec une canne. Cette pratique du Feldenkrais présente deux avantages principaux. Le handicap est compatible avec cette pratique du Feldenkrais, car elle oblige à travailler la position du corps dans l’espace, et dans le cadre des problèmes visuels qui se manifestent chez les personnes handicapées physiques qui marchent. Cette pratique favorise donc une plus grande conscience du sol.
Pour la personne handicapée, cela permet aussi de travailler sa respiration, notamment, sa respiration profonde. Cette méthode peut offrir une opportunité formidable de se recentrer et d’apprendre à maitriser son corps avec plus d’aisance et se mouvoir sans trop de difficulté.
Le Feldenkrais apporte véritablement une nouvelle vision du rapport au corps, qui se traduit également en dehors de cette pratique. Le Feldenkrais m’a réconcilié avec mon propre corps.
Au-delà du fait qu’elle me permette d’accéder à une meilleure conscience de mon corps. Cette méthode de relaxation a favorisé chez moi une réelle acceptation de mon corps et de ma personnalité comme l’exprime très bien l’aphorisme de Juvénal dans Les Satires : « Un esprit sain dans un corps sain ». Cependant, le fait d’avoir choisi le Feldenkrais n’est pas tellement pour répondre aux injonctions contradictoires telles que par exemple, la course à la rentabilité et la recherche de performance qui ne sont ici pas envisagées dans la pratique du Feldenkrais. En effet, l’objectif de cette méthode suppose de délaisser les pressions que nous subissons ainsi que le stress que cela peut générer pour exprimer son ressenti.
Le Feldenkrais représente davantage une forme de réconciliation avec mon handicap.
En conclusion de cette seconde approche, nous avons pu constater que le Feldenkrais favorisait une véritable relaxation. J’insiste sur le fait qu’il s’agit pour moi d’un sport, je revendique ce terme, car même s’il est question de relaxation, cette discipline exige tout de même que l’on se mette dans des dispositions accueillantes, afin de pouvoir ressentir son rapport au corps. Faire du Feldenkrais ou tout autre sport, c’est découvrir la balance entre ses faiblesses et ses forces.
Crédit photo couverture : © Fédération internationale Feldenkrais Archive, Robert Golden
Sitographie :
- ASSOCIATION DU FELDENKRAIS DU QUEBEC (2021). En ligne : www.feldenkraisqc.ca, consulté le 23/08/2021
- ASSOCIATION DE FELDENKRAIS France (2019). En ligne : www.feldenkrais-france.org, consulté le 23/08/2021
- LATOCHA, Vladimir (2017). Introduction à l’utilité de la méthode Feldenkrais, in Revue Hegel, ALN Éditions 126p. En ligne, consulté le 23/08/2021