Tout comme des millions de personnes, vous avez sûrement une envie folle de recommencer à voyager. Et possiblement comme moi, vous préférez le faire tout en encourageant une plate-forme socialement responsable. Il en existe une qui lentement mais sûrement se fraie un chemin et rassemble de plus en plus de monde : Fairbnb.coop.
En quoi est-ce si différent ?
Si vous avez déjà loué des appartements ou des chambres sur certaines plates-formes, vous n’êtes pas sans savoir qu’il n’est pas toujours certain que les choses se fassent avec toute la rectitude requise, en suivant toutes les règles des villes ou villages dans lesquels vous réservez. Vous souhaitez que ce soit le cas, mais n’en êtes pas toujours assurés.
Comme l’indique son site, Fairbnb.coop est avant tout une coopérative. Ce sont des gens comme vous et moi qui croient que l’on peut à la fois offrir un service et être éthique et responsable. La personne qui vous loue un pied-à-terre se doit de respecter les règlements de sa municipalité. Cette personne perçoit un revenu tandis que Fairbnb.coop perçoit des frais qu’elle réinvestit dans un projet local.
Les projets de développement durable ont comme point de départ les communautés. Par exemple, à Porto et à Gênes, Fairbnb.coop contribue à des projets qui visent à éliminer le gaspillage alimentaire en re-distribuant des denrées à des familles dans le besoin. Elle encourage aussi l’égalité des genres en offrant à tous les mêmes opportunités. Ainsi, à Amsterdam, un des projets aide les femmes immigrantes qui travaillent dans les jardins urbains. En Ligurie, la coopérative soutient Co.Co.Farm, qui nettoie les berges des rivières ainsi que les plages et transforme les résidus en énergie renouvelable.
Le but ultime de Fairbnb.com est de soutenir par son intervention les 17 objectifs des Nations Unies concernant le développement durable.
Fairbnb.ca se joint à Fairbnb.coop
J’ai eu la chance de converser en vidéoconférence avec M. Dal Carlo de Fairbnb.coop et M. Thorben Wieditz de Fairbnb.ca.
Dal Carlo a souligné le fait que Fairbnb.coop était maintenant un regroupement de plusieurs plates-formes qui partagent les mêmes soucis éthiques et qui œuvrent au sein de leur collectivité tout en apportant des solutions correspondant aux besoins de leurs différents municipalités, régions ou pays. D’après lui, le Canada est l’endroit parfait en Amérique du Nord où implanter ce genre de concept. S’associer avec la version canadienne, Fairbnb.ca, apparaissait alors comme une évidence.
Quant à M. Wieditz, il a expliqué que la première mission du groupe canadien avait été de tenter de faire adopter des lois concernant « les hôtels fantômes ». Ceux-ci nuisent aux résidents et privent plusieurs quartiers des grandes villes de logements à prix abordable. Le groupe a d’ailleurs obtenu une subvention de la SCHL, ce qui lui a permis de lancer sa propre plate-forme éthique de location. Toronto sera la première ville canadienne à faire partie du projet, mais il est également question d’y inclure Vancouver et Montréal dans un avenir proche.
L’article sur « La tour des Canadiens », paru dans La Presse il y a quelques années, illustre les difficultés que causaient à l’époque l’absence de loi sur la location via certaines plates-formes.
Di Carlo a pris pour exemple Venise, dont 25 % des appartements sont en location à court terme, se demandant s’il s’agissait toujours d’une ville, ou plutôt d’une simple destination touristique. Un article paru dans le CNN Travel lui donne raison. Pendant la pandémie, on a vu des centres-villes désertés en l’absence de touristes.
Lorsque je lui ai demandé comment l’on assurait la promotion d’un organisme comme le sien, il a répondu que, pour le moment, cela se faisait principalement par les réseaux sociaux et le bouche-à-oreille. Il est persuadé que la dimension éthique plaît à de plus en plus de monde et souhaite que les gens passent de la parole aux actes.
Fairbnb.coop n’est pas un site à rabais et n’empêche pas les propriétaires d’être présents sur d’autres plateformes si tel est leur choix. Il s’agit d’une alternative qui soutient les collectivités et, si voyager va pour vous au-delà du simple tourisme, je vous suggère de passer par leur site avant de faire vos prochaines réservations.