Dès le diagnostic posé pour l’endométriose, faites votre demande de cure thermale en gynécologie pour freiner l’évolution de la maladie, la comprendre pour enfin l’accepter.
L’endométriose
Diagnostiquée l’an dernier, lors de violentes douleurs et de deux opérations chirurgicales. Mon médecin m’a suggéré la cure thermale – acte médical qui permet de soulager les douleurs et d’espacer la prise de médicaments grâce à un parcours de soins ciblés encadrés par des professionnels de santé, et le concours de ressources naturelles (eaux soufrées/argiles) dont les propriétés thérapeutiques sont reconnues par l’Académie de Médecine – en solution de recours, sachant que j’avais précédemment fait d’autres cures pour l’orientation en voie respiratoire pour stabiliser l’asthme.
En juillet 2021, je suis allée faire une cure thermale en gynécologie avec le module pour soulager mes douleurs chroniques dues à l’endométriose, qui est une maladie gynécologique caractérisée par la présence de tissu de l’endomètre en dehors de l’utérus et qui touche 1 femme sur 10 ; elle peut récidiver dans certains cas et générer des douleurs chroniques.
La cure thermale
Elle est prescrite par votre médecin (ou spécialiste) et dure 18 jours, pour être prise en charge par votre centre de sécurité sociale. Si vous avez une ALD (affection de longue durée) et selon vos ressources financières, vous ne paierez que les prestations liées à votre confort personnel, les activités hors cure, l’hébergement et le transport pour vous rendre 6 jours sur 7 au centre thermal.
J’ai choisi la station thermale de Challes-les-Eaux en Savoie, à 6 km de Chambéry, où le taux de soufre est la plus soufrée d’Europe (environ 133 mg/litre).
Les soins
Les soins en gynécologie se déroulent du lundi au samedi, durent 1 heure (plus vous réservez tôt dans l’année, plus il y a le choix dans les créneaux et plus il est simple de gérer le reste de votre journée) et sont dispensés par des sages-femmes qui apportent un vrai soutien, une meilleure compréhension de la maladie et une aide au jour le jour.
Chaque jour, j’avais dans cet ordre, les soins suivants de 15 h 25, jusqu’aux environs de 16 h 35 :
- L’irrigation vaginale (combinaison possible avec le bain thermal) – 15 à 20 minutes, selon la vitesse à laquelle les 7 litres d’eaux se vident de la bonbonne.
Je ne faisais pas le bain thermal ; c’est l’eau courante qui est utilisée. Psychologiquement, j’ai fait un blocage sur le gaspillage de l’eau qui est une denrée précieuse dans le monde (lire l’article).
- La pulvérisation vulvaire et cervico vaginale – 15 minutes
C’est un soin qui m’a beaucoup fait du bien, à la fois délassant et déstressant ; on se retrouve dans le brouillard (littéralement !). Je profitais de ce moment pour méditer.
- Les cataplasmes d’argiles d’eau thermale – 10 minutes
C’est le soin que je n’appréciais pas. On se retrouve dans une pièce dans une semi-pénombre avec une armoire qui chauffe les cataplasmes et fait du bruit pendant 176 secondes et ce, plusieurs fois (j’ai compté, on se croirait à côté d’un hélicoptère qui se pare au décollage).
- La cure de boisson d’eau soufrée
J’ai arrêté de la boire au bout de 5 jours. Ça m’a rendue malade.
Les activités
Pendant les 18 jours, les occupations n’ont pas manqué, nous avions eu :
- La réunion de bienvenue – 1 h 30 en groupe
Sophie Théaude, directrice du centre thermale de Challes-les-Eaux
Présentation des thermes et de la cure ; puis, de chacune d’entre nous, pourquoi nous sommes là et qu’attendons-nous de cette cure.
- Le groupe de parole – 2 h 00 en groupe
Alice, sage-femme
Des échanges sur notre maladie. Il n’y a pas une seule endométriose mais il en existe plusieurs.
- La conférence sur l’alimentation anti-endométriose – 3 h 00 en groupe
Fabien Piasco, diététicien, nutritionniste
Il nous a donné des conseils sur l’alimentation anti-inflammatoire pour soulager les douleurs de nos habitudes alimentaires sur l’endométriose. Son régime est trop restrictif. Je ne le suivrai pas.
- Un atelier gynéco-anatomie – 1 h 30 en groupe
Céline, sage-femme
Nous avons appris ce qu’est le périnée et comment le protéger quotidiennement. Même les hommes ont un périnée.
- Un cours de sophrologie – 1 h 45 en groupe
Arlette Debon, sophrologue, hypnothérapeute et réflexologue
J’ai fait 2 cours pour bien assimiler les différents outils. La première séance m’a fait beaucoup de mal. J’étais très tendue et fatiguée. La seconde s’est mieux déroulée et j’ai appris des techniques que j’utilise encore aujourd’hui.
- Un cours de yoga du son – 1 h 00 en groupe
Pascale Lutun, sonothérapeute et énergéticienne
Nous avons échangé, nous avons eu des exercices à faire avec notre voix et nous avons terminé la séance par de la relaxation aux sons de différents instruments (bols tibétains, hang drum et voix).
- Un atelier féminité – 2 h 30 en groupe
Alice, sage-femme
Nous avons parlé de la place de la femme dans le monde, des différences de salaires, de la place de l’homme au sein de la maison ou de la famille, des œufs de Yoni, du rôle de l’aînée, etc.
- Un cours de marche afghane – 1 h 00 en groupe
Nous avons appris à marcher en conscience et sans nous essouffler.
- Une séance de phytothérapie – 1 h 00 en individuel
Docteur Luce Bergeret, généraliste, homéopathe et phytothérapeute
Échange intéressant. Je dois continuer sur ma lancée pour que l’endométriose devienne silencieuse, j’ai tous les outils que j’ai moi-même mise en place.
– Pratique du yin yoga, depuis janvier 2021
– Alimentation sans gluten, sans lactose, moins de viandes rouges
- Une séance d’hypnose ericksonienne – 1 h 30 en individuel
Arlette Debon, sophrologue, hypnothérapeute et réflexologue
Nous avons commencé la séance par un échange, à faire un peu d’exercices de sophrologie, avant de se relaxer pour rentrer dans un état de légère modification de la conscience. J’en suis sortie apaisée, transformée et avec de nouveaux outils à utiliser dans ma vie quotidienne.
- Une séance d’ostéopathie – 1 h 00 en individuel
Je ne peux pas témoigner, puisque je ne l’ai pas fait.
La station
Durant mon temps libre, j’ai pu me balader et faire des randonnées dans les environs. Que voir/faire sans véhicule ? Utiliser ses jambes et s’entraîner à la marche afghane.
La Chapelle du Mont Saint-Michel (875 m d’altitude et 600 m de dénivelé)
C’est le révérend Bassat, curé de Curienne, qui a eu l’initiative de faire construire cette chapelle qui surplombe de nos jours, Challes-les-Eaux. Cette dernière a été inaugurée en 1879.
J’ai mis 2 h 30 pour la montée, c’était glissant par endroit et j’ai bien failli abandonner un certain nombre de fois. Toutefois, arrivée tout là-haut, j’étais super fière de moi ! La vue sur les différents villages (Challes-les-Eaux, Montmerlet et Curienne) est magnifique ; la Chapelle est ravissante et l’air est très bon. La descente a été une autre histoire, j’ai mis presque 3 h 00. Entre l’épisode d’un chien excité qui me saute dessus avec ses pattes pleines de boue et 2 vaches qui m’empêchaient d’emprunter un chemin. C’est une excellente anecdote, aujourd’hui, quand je la raconte.
Le banc des amoureux (230 m de dénivelé)
J’ai mis 1 h 30 à l’aller, un peu perdue un moment où je ne comprenais pas bien les flèches du panneau. J’ai dû ressortir le petit plan de randonnée pour comprendre quel chemin prendre. Après plusieurs descentes sur des chemins très raides, je suis arrivée devant un banc en pierre au milieu d’arbres… J’ai continué à descendre jusqu’au pied d’un village qui se trouve près du massif des Bauges.
Barby
Le village voisin de Challes-les-Eaux après être allée au Chemin des amoureux (où se trouve le banc en pierre). J’ai vu le magnifique Parc Malatray qui possède des arbres centenaires, un petit bassin et un ours taillé dans un vrai tronc. J’ai continué dans le village pour voir sa petite église et un ancien lavoir et suivre le chemin Chavonnes pour retourner vers Challes, où j’ai mis environ 2 h 00 pour revenir.
Je recommande !
3 semaines se sont écoulées, ça passe très vite. J’ai rencontré des femmes superbes. J’en suis ressortie transformée, apaisée et, aujourd’hui, j’ai accepté la maladie (je l’ai, je vis avec !) J’ai, maintenant, un suivi avec une diététicienne qui adapte mon régime anti-inflammatoire, selon mes différentes allergies et intolérances alimentaires. Je fais la publicité du centre thermal auprès des personnes dans le médical/amis et famille qui ne connaissent pas la station.