On éprouve une drôle de sensation en visitant l’univers de Clémentine Candela. Ces couleurs, ces matériaux, ces formes œuvrent pour le rapprochement des cultures. On perçoit d’emblée que cette artiste peintre est alimentée par une « curiosité à l’autre ». Son esthétique du voyage réel et intime nous emporte et nous invite au « dialogue magique et matériel ». L’autrice nous en dit plus sur son histoire, son processus de création et ses projets.
ÉVOLUER au sein de cultures différentes
Habitée par la singularité des cultures qu’elle a rencontrées, Clémentine Candela nous emmène à travers ses motifs, ses supports, ses gravures et ses assemblages sur des lieux qui ont façonné son histoire. On retrouve l’Italie et l’Espagne d’origine, le sud de la France, l’océan Indien, Casablanca et Madagascar dans un travail vibrant où plus rien ne semble loin.
Ce tableau, qu’elle vient de terminer « Autour du thème du soin à la Terre » répond au désir d’un client. Clémentine aime travailler en commun. Elle retient de son enfance dans un quartier populaire, la nécessité et la puissance du dialogue social que permet la création artistique.
« Ça m’emmène dans des endroits nouveaux et je le vois vraiment comme un voyage commun. La personne me partage un bout d’elle-même à travers ce à quoi elle est sensible et je le transforme visuellement, offrant à mon tour un bout de moi. »
Créer et explorer des chemins
Clémentine a une approche globale de la création influencée par ses études de philosophie et assortie d’une dimension fondamentalement émotionnelle. Deux aspects qui s’articulent dans ses œuvres qui interrogent et portent sa vision du monde.
Comment crée-t-elle ?
Clémentine, même si elle alimente sa création de recherches continues, fait la part belle à la spontanéité. Une énergie précieuse qui la pousse à dessiner des croquis, jaillissement de sa « vérité pure ».
L’intuition et la cohérence lui permettent de restituer ses visions, puis elle commence à peindre accueillant « librement l’erreur et l’improvisation. »
Enfin, Clémentine ajoute la couleur et les détails. Coloriser est l’étape qu’elle trouve la plus difficile car il faut opérer des choix importants pour le message du tableau. Elle préfère l’étape des détails, car ils constituent pour elle, « l’âme » de l’ensemble, sa symbolique.
Communiquer
Mettre la couleur au service d’idées et d’émotions est un processus d’abord solitaire. Ensuite, il faut communiquer. Des lieux accueillent le travail de Clémentine. Parmi eux le festival « Art at Home » à Arles en France qui propose des parcours artistiques chez l’habitant, un contexte de création « original et intimiste ». Clémentine a également exposé ses œuvres au stand de l’association « Âme d’arts » qui sensibilise notamment sur l’environnement et valorise le recyclage dans l’artisanat. Enfin, à Madagascar, Clémentine a présenté sa première exposition personnelle « Angano Vaovao » autour de l’univers des contes. L’occasion d’un lien direct avec le public qu’elle a beaucoup apprécié.
En ce moment, elle travaille, avec son compagnon photographe, à un projet qui met en valeur une pratique malgache amenée à disparaître. La question des financements demeure…
Espérons que l’on se dirige, comme le souhaite Clémentine Candela, vers la reconnaissance de la valeur du temps de travail de l’artiste. Il est, en tout cas, certain que les capacités créatives peuvent être une voie pour militer et proposer des alternatives à la marche du monde.