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BewhY, le hip-hop au service de la religion

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BewhY est un rappeur, parolier, compositeur et musicien sud-coréen. L’artiste de vingt-neuf ans s’illustre sur la scène hip-hop coréenne en proposant une musique singulière et personnelle. Sa particularité ? Aborder la foi sur des musiques instrumentales hip-hop. Zoom sur un artiste à l’univers musical stupéfiant.

Qui a dit que le rap et la foi n’étaient pas compatibles ? Le rappeur BewhY, originaire du Pays du Matin calme, nous le prouve en proposant des chansons qui mêlent références au christianisme et sonorités hip-hop. Un mélange inédit, surprenant, et savamment orchestré, qui finit par le propulser sur le devant de la scène musicale de son pays natal.

Des débuts prometteurs

Né le 15 juin 1993 à Incheon, Lee Byung-yoon, alias BewhY, se passionne pour le hip-hop au collège. Au lycée, il s’essaie à l’écriture et cela ne le quitte plus. Il se met à écrire frénétiquement, remplissant toujours plus ses carnets. En 2012, après avoir achevé le lycée, il décide alors de se lancer officiellement dans la musique. Il commence sa carrière avec la mixtape « Be the Livest ». Dans le milieu encore feutré du hip-hop coréen, BewhY arrive à se faire un petit nom et attire bientôt l’attention. Une notoriété naissante qui lui permet en 2014 de participer au show télévisé « Show Me The Money », un télé-crochet centré sur le hip-hop qui débusque les talents de demain. Son parcours s’arrête cependant lors de la deuxième étape de l’émission. Un passage, certes furtif, qui, pour autant, ne freine pas son ascension. Sa performance lui vaut d’ailleurs un second passage dans l’émission, la saison suivante. Celui-ci s’avérera cette fois-ci concluant. Grand gagnant de la cinquième saison de « Show Me The Money », il jouit dès lors d’une immense popularité.

La formule du succès : ne (surtout) pas faire comme les autres

BewhY se démarque en proposant une musique qui s’inscrit à contre-courant de ce que les autres rappeurs de son pays proposent. Loin de l’ego trip habituel que l’on retrouve dans bon nombre de chansons tendances, le rappeur de vingt-neuf ans mise sur la différenciation. Un choix qu’il explique dans une interview accordée au média hongkongais Hyperbeast en octobre 2017 : « About three years ago, there was so much Korean rap music about money and hoes, and I’m not judging it, but it’s just not my type of music and I don’t want to rap about those types of things ». (Il y a environ trois ans, il y avait tellement de musiques de rappeurs coréens évoquant l’argent et les filles faciles, et je ne juge pas, mais ce n’est tout simplement pas le genre musical que j’apprécie et je ne souhaite pas rapper sur ces sujets-là). Il fait alors le pari de s’affranchir des codes du hip-hop coréen aux influences très américaines, pour offrir une musique novatrice. Un pari gagnant qui le hisse bientôt au rang de superstar du rap. Le rappeur se voit même gratifié de la trente-quatrième place au Billboard K-POP 100 en 2019 pour un de ses morceaux.

Le pionnier du genre

Dans un pays où la part du catholicisme a fortement progressé, selon un rapport de l’Institut pastoral catholique de Corée publié en 2020, sa musique plaît. Du titre de ses albums et de ses chansons, en passant par des paroles empruntant des versets bibliques ou évoquant la dévotion, le salut et l’amour de Dieu, BewhY ne manque jamais une occasion de rappeler qu’il est un fervent croyant. Les références religieuses sont partout. Les titres Times Goes On, Trinity, Shalom, Hymn ou encore Church in the Wild illustrent avec brio la place prépondérante qu’occupe la foi dans sa musique, mais aussi dans sa vie. Il n’est donc pas rare de voir dans ses clips des symboles religieux et des extraits de la bible. Ainsi, dans l’introduction du clip GOTTA SADAE, on peut lire le verset : « Car le royaume de Dieu ne consiste pas en paroles, mais en puissance ». Le clip de Trinity montre, quant à lui, la devanture d’une église.

La musique de BewhY fait des émules. De jeunes rappeurs lui emboîtent le pas, n’hésitant plus à revendiquer eux aussi leur foi dans leurs textes. À la tête de son propre label, Dejavu Group, BewhY en chapeaute quelques-uns comme c’est le cas du dénommé Son Simba. Un artiste avec lequel il réalise l’album Neo Christian en 2020.

Avec des paroles originales, une diction reconnaissable entre mille et un charisme hors du commun, « Super BewhY » comme on le surnomme parfois, fait figure d’ovni dans le hip-hop coréen. Il est l’image d’un hip-hop alternatif et ouvre le champ des possibles à la génération suivante de rappeurs. Inclassable, l’artiste a su créer son propre univers musical et son propre style. Il dispose comme l’expression coréenne le dit : « De sa propre couleur », expression qui souligne parfaitement sa singularité.

Sources :

Crédits photos :

  • Photos « Bewhy – 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 », compte Instagram personnel de BewhY (@bewhy.meshasoulja)
  • Photos « Capture d’écran YouTube – clip GOTTASADAE » et « Capture d’écran YouTube – clip Trinity », YouTube BewhY et $exy $treet

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