Jeune portraitiste de talent, Appoline se livre aujourd’hui pour R Magazine.
Jeanne : Quand as-tu commencé à dessiner ? Décris-nous ton parcours.
Appoline : J’ai commencé à dessiner quand, adolescents, mes frères ont été inscrits à un cours de dessin et que j’ai voulu moi aussi y aller ! J’y ai appris les bases du dessin et le pastel. Je faisais principalement des paysages, des natures mortes, des animaux… Puis un jour j’ai dû arrêter ces cours et je me suis mise à dessiner seule et à faire des portraits aux crayons. Et là, j’ai découvert ce que j’aimais vraiment, c’était en 2009 et je n’ai jamais arrêté !
J : Vois-tu le dessin comme une passion ou un exutoire ? Que se passe-t-il en toi lorsque tu pratiques ?
A : Je dirais un peu des deux, quand je dessine, je me coupe du monde et je ne pense plus à rien. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai besoin d’être dans un certain état d’esprit pour dessiner. Je sens que parfois je ne suis pas motivée et ça se ressent dans mes dessins à ce moment-là, et j’aime moins ce que je fais. Il m’est arrivé de jeter des portraits dont je n’étais pas satisfaite. Je suis à la fois très perfectionniste et trouve toujours plein de défauts à mes dessins et à la fois je ressens une vraie fierté d’arriver à reproduire un visage reconnaissable sur une feuille initialement blanche ! J’aime créer, avoir quelque chose à montrer, à partager, je ne fais pas que des portraits ; j’ai toujours bricolé, coller des trucs un peu partout, je trouve qu’il y a dans le principe de création quelque chose qui est proche de l’accomplissement. Une journée sans création me parait terne, je suis satisfaite si j’ai un objet ou un dessin à la fin de la journée qui n’existait pas au réveil !
J : Tu dessines beaucoup de portraits de stars. Généralement, les réseaux sociaux te servent de support pour montrer à ces personnes ton travail. Penses-tu que les réseaux peuvent remplacer des expositions, des musées ou des galeries ?
A : Quand j’ai commencé, je montrais des dessins uniquement à ma famille. Au début, ils m’ont bien encouragée puis j’ai senti le moment où ils s’en sont un peu lassé et j’ai eu envie de les partager avec plus de gens, avec des inconnus. C’était le début d’Instagram ; j’ai débuté en postant des photos de ciel et de trottoirs parisiens puis j’ai réalisé que je pouvais m’en servir pour mes dessins et c’est là que ça a vraiment commencé ! On ne va pas se mentir, les réseaux sociaux m’ont énormément influencée dans mes dessins, et j’ai souvent choisi mes modèles en fonction des stars du moment. J’ai sauté sur l’occasion au moment de l’Oscar de Leonardo DiCaprio en 2016 notamment.
Je dessine souvent des stars qui me plaisent en fonction des films que j’ai vu, des séries que je regarde, avec toujours l’espoir que ces célébrités voient les dessins. C’est ce que j’aimais sur Instagram initialement, le fait que je puisse mettre mes dessins dans un média qui pourrait les toucher. J’ai eu quelques célébrités qui ont partagé mes dessins et à chaque fois c’est un petit coup de pouce pour mon compte et un grand bonheur de se dire qu’ils ont vu mon travail ! Au début, mon compte grossissait bien, puis avec les changements d’algorithmes, j’ai senti la différence. C’était de plus en plus difficile d’avoir de la visibilité sur mes posts et du coup j’ai un peu ralenti la cadence. J’ai eu beaucoup de mal à m’en détacher, surtout quand je suis passée de 500 likes en moyenne sur mes post à difficilement 50 ! Maintenant j’ai réussi à arrêter de compter, je dessine quand j’en ai envie, je prends les modèles qui me plaisent et je partage quand j’ai quelque chose à partager, c’est un vrai soulagement !
Quant à avoir mes portraits exposés évidemment, ce serait absolument incroyable ! Mais je ne m’en sens pas du tout digne pour le moment… Plus tard peut-être !
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