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Interview de Julie Turconi, énergéticienne de Tai Ji, Qi Gong, Quantum-touch et autres méthodes de guérison douce

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Julie Turconi énergéticienne, praticienne Quantum-Touch® certifiée. Une méthode de guérison non invasive, par imposition des mains et travail sur le champ énergétique s’appuyant sur l’énergie vitale (Qi) et l’autoguérison du corps. Passionnée par les arts martiaux, particulièrement le Qi Gong et le Tai Ji Quan, elle a approfondi sa maîtrise de l’énergie qu’elle utilise aujourd’hui dans ses séances ; ceci couplée à divers préceptes et techniques complémentaires qui en renforcent l’effet.

Maagnyeta Kodjo & Agathe Myumayoga : Pour les profanes, pouvez-vous dire ce qu’est le Tai Ji, le Qi Gong ? Quels sont les points communs et les différences entre les deux ? Diriez-vous que ce sont des pratiques/disciplines/thérapies ?

Julie Turconi : Le Tai Ji Quan est un art martial chinois, énergétique et interne, caractérisé par des mouvements lents et fluides (quan = boxe). Le Qi Gong, qui s’appuie sur des principes de médecine chinoise, est davantage axé sur la santé et la « cultivation  » de l’énergie (qi) par une pratique régulière (gong). Pour moi, les deux sont complémentaires et interreliés : le Qi Gong fait partie intégrante du Tai Ji Quan, et nous en faisons à chaque cours, sous la forme de Nei Gong (travail interne).

On peut pratiquer ces arts de différentes façons : certains s’en servent comme une « gymnastique » douce, d’autre comme un « sport » pour la santé, d’autres pour l’aspect « autodéfense » ou encore thérapeutique (notamment en Chine pour ce dernier point). Il n’y a pas de mauvaise réponse ni de mauvaise raison de pratiquer, mais connaître l’aspect martial du Tai Ji est assurément un plus pour mieux comprendre et intégrer les mouvements !

 

MK : Comment l’énergie et l’autoguérison sont-elles liées ?

JT : Selon la médecine chinoise, notre corps est parcouru de méridiens dans lesquels circule l’énergie, de et vers les organes et les différents systèmes du corps, et les maladies résultent d’un déséquilibre de cette énergie. Toute pratique physique qui vient aider à remettre cette énergie en circulation ou à la rééquilibrer vient donc aider le corps à aller mieux et à tendre vers « l’autoguérison ».

 

MK : Comment le Tai Ji et le Qi Gong interviennent-ils dans ce processus de circulation des énergies et d’autoguérison ?

JT : Le Qi Gong vient aider à défaire les blocages grâce à des mouvements spécifiques (il existe des centaines de Qi Gong ayant chacun sa spécificité). Le Tai Ji s’appuie sur cette énergie interne pour « lancer » les mouvements externes du corps et délier les articulations par des gestes circulaires, tout en travaillant la souplesse, la relaxation (mentale et physique), la coordination, la posture, etc.

 

MK : Comment qualifierez-vous la pratique quotidienne de votre art ? Est-elle uniquement tournée vers la guérison de l’autre ?

JT : C’est une philosophie de vie plus qu’une pratique de santé. Petit à petit, on en vient à voir le monde différemment, à poser et déposer notre esprit autant que notre corps (donc, à sortir du rythme effréné de nos vies modernes), à prendre le temps de regarder autour de soi… C’est donc un style de vie holistique, qui prend en compte différents aspects et s’inscrit dans un tout.

 

AM : Comment se déroule une séance type de Tai Ji ? De Qi Gong ?

JT : Mes cours de Qi Gong/Tai Ji (j’enseigne les deux ensemble) comprennent :

  • Une partie a, « Nei Gong », c’est-à-dire un travail énergétique interne, de ressenti et de posture ;
  • Une partie b, « Chansi Gong » (c’est-à-dire dérouler la soie), un travail articulaire favorisant la souplesse des articulations et l’équilibre du corps ;
  • Une partie c, sur la forme que j’enseigne (les 24 mouvements du Hunyuan Tai Ji Quan) pour mettre en application tous les principes vus dans les deux premières parties du cours; et enfin, s’il reste du temps et/ou s’il est possible de le faire,
  • Une partie d avec partenaire (travail de « pousse-mains » et d’applications pratiques).

Si je n’enseigne que le Qi Gong, je fais aussi travailler la posture, l’équilibre, le souffle, tout en mettant l’accent sur des aspects thérapeutiques particuliers (muscles et tendons, organes, colonne vertébrale, etc.).

 

MK : Pouvez-vous nous raconter comment s’est construite Julie Turconi, l’énergéticienne ? Quel a été votre parcours ?

JT : En fait, mon premier sport fut l’équitation. Puis, quand j’ai déménagé à Montréal en 2002, je me suis mise au karaté : d’une part, c’était plus simple (difficile de pratiquer l’équitation à Montréal, et je n’ai pas de voiture) et, d’autre part, c’était le sport pratiqué par mon conjoint. J’ai donc commencé par l’accompagner et je me suis vite prise au jeu. J’ai d’ailleurs obtenu ma ceinture noire en 2010.

Toutefois, j’ai vite ressenti un manque. Je trouvais le karaté beaucoup trop externe et je ressentais le besoin d’autre chose pour aller plus loin. C’est ainsi que j’ai commencé le Qi Gong, puis je me suis mise au Tai Ji Quan, notamment en raison de problèmes physiques limitant mes mouvements (calcification dans l’épaule droite) à l’époque. Je n’ai jamais cessé de pratiquer depuis et j’ai retrouvé toute l’amplitude de mes gestes.

L’autre volet de ma pratique, ce sont les soins énergétiques et, là aussi, le but premier était de me faire du bien. J’étais sujette aux migraines et une de mes connaissances m’avait conseillé d’essayer les thérapies alternatives : shiatsu, acupuncture, soin énergétique… J’ai beaucoup aimé l’expérience des soins Quantum-Touch® (qui m’a beaucoup aidée), et je me suis donc formée dans cette technique. Mais pour moi, tout cela forme un tout. Je me sers des concepts du Qi Gong dans mes soins tout autant que de principes énergétiques dans mes cours. L’énergie est présente partout, je m’en sers dans chaque facette de ma vie y compris la création visuelle et littéraire !

 

MK : Comment en êtes-vous venue à enseigner les arts martiaux, l’autoguérison et le bien-être à travers le Qi ?

JT : Comme je le mentionnais précédemment, j’ai d’abord cherché à résoudre mes propres problèmes de santé. Ayant pu constater l’efficacité des thérapies alternatives en matière de mieux-être, j’ai eu envie de partager mes expériences et d’en faire profiter les autres, d’où mes formations en soins (Quantum-Touch®, mais aussi Access Bars® et plusieurs autres techniques).

Je ne me voyais pas donner de cours en revanche, car je me considérais comme étant encore « en apprentissage ». C’est toujours vrai, car le Tai Ji comme le Qi Gong sont des arts où l’on évolue constamment, quel que soit le nombre d’années de pratique ! Mais j’ai été poussée par mon professeur de Tai Ji, ainsi que par mon conjoint, puis par mes premiers élèves… Et finalement, j’adore enseigner, transmettre mes connaissances. J’avais d’ailleurs écrit ce petit texte il y a quelques années :

« Enseigner, c’est aussi apprendre. Se remettre en question, prendre du recul sur sa propre pratique, tenter de mettre en mots des sensations ou des gestes. C’est se confronter et accepter, ses manques et ses défauts. Trouver sa propre voix pour faire passer ses connaissances. Ne pas se décourager devant les difficultés de transmettre un savoir qui est, par essence, lent à appréhender, et encore plus à intégrer. Comprendre que le chemin est différent pour chacun, tout comme le bagage porté, et ne jamais juger. Se mettre à la place de ses élèves et évaluer la pertinence de son enseignement. Se remettre en question.

Tout est circulaire. Tout est fluidité. Tout est complémentarité. La vie, la mort, le yin, le yang, l’énergie, le monde. »

 

AM : Quelle est votre hygiène de vie en tant que praticienne du bien-être et plus spécifiquement comment soignez-vous votre propre énergie ?

JT : Je prends du temps pour moi, quel que soit mon rythme de vie ! Je suis travailleuse autonome, j’ai donc parfois énormément de travail et, à d’autres moments, presque rien. J’en profite pour nourrir ma créativité. Je marche tous les jours (souvent au jardin botanique de Montréal), pour prendre l’air, contempler la nature alentour, présente même au cœur de la ville et qui m’est nécessaire. Je cuisine, en utilisant le plus possible des produits biologiques et locaux (et sans gluten, car j’y suis intolérante), pour prendre autant soin de moi que de la planète. Je dessine, j’écris, je rêvasse avec mon chat…

Et je vais donner mes cours à vélo, ce qui me maintient en forme! Finalement, il s’agit de trouver un équilibre : trop et on se « brûle », pas assez, et on « s’éteint ».

 

MK : En dehors du Tai Ji et du Qi Gong, vous proposez d’autres méthodes pour la guérison et le bien-être. Quelles sont-elles et comment les utilisez-vous ?

JT : Je donne des soins énergétiques, en alternant entre deux techniques : Quantum-Touch®, qui est une méthode de guérison non invasive ciblant le champ énergétique du corps et le rééquilibrage de l’énergie vitale, à des fins de mieux-être ; et Access Bars®, une technique d’activation de points précis sur la tête avec un toucher léger, pour apaiser l’activité cérébrale et profondément relaxer le corps et l’esprit.

 

AM : Quel pont établiriez-vous entre ces disciplines et le yoga ?

JT : Je ne suis pas spécialiste du yoga, d’autant moins qu’il en existe des dizaines et des dizaines de styles différents, mais je dirais que les points communs sont le travail du souffle, de la posture, de la détente du corps. Le yoga est peut-être davantage « statique » et souvent pratiqué comme une forme d’étirement. Le Qi Gong, lui, vient cibler des organes ou systèmes spécifiques du corps, et le Tai Ji est un art martial (ce que n’est pas le yoga). Mais ce sont toutes des disciplines visant le mieux-être, et chaque personne étant différente et unique, telle discipline conviendra mieux que telle autre.

 

MK : J’ai vu que vous partagez sur vos réseaux sociaux de nombreuses photographies de la nature, de la faune et de la flore. Est-ce que cela a un lien direct avec votre activité et un impact sur les résultats que vous obtenez ? Si oui, de quelle manière ?

JT : La nature est essentielle dans ma vie. En fait, la nature est essentielle pour tous les humains, mais on l’oublie trop souvent. Nous dépendons de la nature. Je crois que pour la respecter et la comprendre, il faut apprendre à l’écouter et à la contempler. Et cet état de contemplation, de « méditation en mouvement », est une part intégrante des pratiques chinoises énergétiques. Ce n’est pas pour rien que de nombreux arts martiaux et formes de Qi Gong sont basés sur les animaux ! Le Qi Gong des cinq animaux « Wu Qin Xi », la boxe de la grue blanche « Baihe Quan », etc. En médecine chinoise, chaque organe est également lié à une saison, une couleur et un élément (Terre, Feu, Métal, Eau, Bois).

La photographie est, pour moi, une façon de reprendre contact avec la nature et de partager ses beautés (j’expose en effet mes travaux régulièrement). Cela m’apprend aussi à ralentir et à ouvrir grand mes yeux et mon cœur.

 

MK : Y’a-t-il un profil type de personnes qui recourent à vos services et participent aux classes que vous proposez ?

JT : Pas particulièrement. S’il est vrai que le Qi Gong et le Tai Ji sont souvent pratiqués par des femmes, souvent de plus de cinquante ans, j’ai aussi des élèves qui viennent des arts martiaux (comme moi autrefois, ils cherchent à développer un autre volet de leur art), et d’autres qui cherchent simplement un mieux-être, quel que soit leur âge ou leur sexe.

 

AM : Y’a-t-il des contre-indications à la pratique de l’un ou l’autre ou est-ce pour tous ?

JT : Il n’y a aucune contre-indication, on adapte la pratique à chacun, dans le respect de ses limites physiques ou mentales. J’enseigne, par exemple, dans des résidences pour aînés autonomes et semi-autonomes, certains de mes élèves viennent donc avec leur déambulateur ou leur canne !

Cependant, je n’enseigne pas aux enfants.

 

MK : Pensez-vous que de plus en plus, le Tai Ji, le Qi Gong, l’énergie et l’autoguérison font des émules ? Et pourquoi ?

JT : Je pense effectivement qu’il y a de plus en plus de pratiquants de Qi Gong, dans la lignée de l’essor – fulgurant – du yoga. Le Tai Ji est moins pratiqué, car il demande plus d’engagement (c’est un art plus difficile à maîtriser et dans lequel il n’y a pas de raccourci), mais il est de plus en plus (re)connu malgré tout. Cela va avec la vague d’engouement pour le bien-être personnel et la recherche de santé mentale autant que physique. Ces pratiques donnent de bonnes habitudes de vie (une meilleure posture se ressent au quotidien, dans tous les aspects de la vie) et permettent de corriger de nombreux problèmes (maux de dos, par exemple). Cela dit, ces pratiques ne se substituent pas à la médecine occidentale, elles en sont simplement un bon complément.

 

MK : Que dites-vous aux personnes qui pensent que votre art, votre pratique, votre enseignement sont de la pseudoscience ?

JT : La médecine chinoise fonctionne depuis plusieurs millénaires, je pense donc que ses principes ont fait leurs preuves ! C’est simplement une façon de voir les choses qui diffère de la nôtre. Elle n’est ni mieux, ni moins bien. Juste différente. Et il est parfois bon de changer de point de vue.

Et pour ceux qui ne « croient » pas à l’énergie, pas de souci : le Qi Gong et le Tai Ji travaillent sur tellement d’autres aspects plus concrets (posture, alignement structurel, équilibre, respiration, coordination des gestes, mémorisation, etc.) qu’ils y trouveront aussi leur bonheur !

 

MK : Est-ce que la situation mondiale actuelle avec la pandémie du COVID-19 et son cortège de confinement, de télétravail, de stress quant à l’avenir, influence votre travail ? Qu’est-ce qui a changé ? De quelle manière êtes-vous touchés, vous et vos élèves/patients/clients ?

JT : Je crois que la situation a changé les choses pour tout le monde, d’une manière ou d’une autre. On voit beaucoup de clivages, et je trouve cela dommage. Avec la pandémie et l’arrêt des activités, ainsi que le télétravail, beaucoup de gens ont réalisé que leur rythme de vie ne fonctionnait plus. D’autres ont pris conscience d’un « vide » à remplir. Et ils se sont tournés vers les cours et le mieux-être en ligne. Ce segment de mes activités a pris beaucoup d’expansion ces derniers mois. Le virtuel m’a permis de rester en contact avec mes élèves, d’enseigner à des gens qui n’auraient pas pu se déplacer pour assister à un cours, etc. Il y a donc des points très positifs. Cependant, pour moi, rien ne remplace un contact direct. C’est d’ailleurs pour cela que je n’offre mes soins qu’en personne, au contraire d’autres thérapeutes. Je fonctionne beaucoup par le bouche-à-oreille, les gens viennent quand ils en ressentent le besoin (et, souvent, quand ils n’ont pas trouvé un soulagement ailleurs).

 

AM : Que diriez-vous à une personne qui serait curieuse d’essayer le Tai Ji ou le Qi Gong mais qui n’ose pas sauter le pas ?

JT : J’offre des cours « à la carte », il n’y a donc aucun engagement à venir essayer. Je les invite aussi à lire les commentaires de mes élèves sur mon site. Et quand ils seront prêts à venir essayer, je les accueillerai avec grand plaisir !

 

MK : Quelle est la devise qui vous accompagne chaque jour et vous donne la pêche ?

JT : Je n’ai pas de devise particulière. Respirer, peut-être, tout simplement. Respirer.

 

MK : Merci infiniment de nous avoir fait découvrir et partagé cette science et cette énergie qui vous animent. Et que nous direz-vous pour clore cet échange sur les arts martiaux, l’énergie, l’autoguérison et le bien-être ?

JT : Je vous renvoie au texte que j’ai partagé plus haut :

Tout est circulaire. Tout est fluidité. Tout est complémentarité. La vie, la mort, le yin, le yang, l’énergie, le monde.

Et je rajouterai :

« Nous faisons partie d’un tout. Nous sommes un tout. Corps, cœur, esprit.

Nous avons besoin d’équilibre.

Respirez, laissez ce souffle descendre en vous, se poser et se déployer.

Souriez. »

 

Avec la participation d’Agathe Hanot, Rédactrice (France – Argentine)

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