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Tinder ou l’art de vouloir rencontrer ce qui n’existe pas !

Tinder, Happn, Bumble… et bien d’autres applications de rencontres qui fleurissent et qui promettent (ou pas) de trouver l’amour d’un mouvement de doigt vers la droite.

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Mais ce dating 2.0 du 21 ème siècle est révélateur de notre société et de son fonctionnement pour le moins dysfonctionnel. On ne cherche pas l’amour, on ne cherche pas à faire de vraies rencontres, on cherche la personne qui n’existe pas. Parce que si on ne trouve pas LA personne, cela justifie un non-engagement, cela justifie de ne pas prendre de risque et de ne pas aller plus loin. Après tout on a le choix, alors on choisit… pas assez grand, pas le bon travail, pas assez belle … le moindre petit défaut est l’occasion de ne pas donner suite.

On se dit que de toutes les façons on peut trouver mieux, il suffit de se connecter cinq petites minutes pour avoir de nouveau un choix sans fin de photos de profil. Pour finalement
ne jamais aller en profondeur et ne jamais réellement connaitre une personne. On ne veut pas de personne avec des problèmes, on ne veut pas d’une personne trop
amoureuse, on ne veut pas le moindre petit défaut chez l’autre oubliant que soi-même, on est loin d’être parfait.

On essaie de façonner la personne que l’on veut rencontrer selon ses propres critères : choix des origines, physique, couleurs des yeux et des cheveux, mais le modèle obtenu ne conviendra jamais ; d’où, une insatiabilité permanente. On rencontre une femme de plus de trente ans pour son expérience, sa maturité … mais on veut qu’elle ait les attentes d’une femme de vingt ans et au mieux, pas d’attentes. Un peu comme une entrevue où l’on vous demande d’être jeune diplômé pour ne pas trop vous rémunérer mais où l’on vous demande d’avoir dix ans d’expérience.

L’idée est bonne à la base : faciliter les rencontres dans nos vies bien trop chargées, bien trop occupées, aider les personnes timides à trouver quelqu’un, plus facilement derrière un écran qu’en personne, mais finalement la dérive de ces applications nous montre juste que même avec les sentiments, nous sommes bel et bien dans une société de consommation.

Parfois, on fait de belles rencontres, une histoire débute, puis prend fin subitement et on ne sait pas trop pourquoi. On ne prend plus la peine d’expliquer ce qui ne va pas ; on coupe tout contact du jour au lendemain, on laisse un texto, on laisse une lettre … et on va chercher une autre personne pour reproduire le même schéma, car on est incapable d’accepter la moindre contrariété. On ne veut plus faire d’effort ; la relation ne fonctionne pas, on la jette, elle sera recyclée dans une nouvelle relation.

Quand on voit que même le fait d’être marié.e et avoir des enfants n’est plus du tout un gage de rester ensemble, que devons-nous penser de ces relations virtuelles qui démontrent juste que notre société manque cruellement d’amour et de vérité ?

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